Le titre laissait déjà présagé le genre du film, au lieu d'avoir un simple "Spiderman" (ils ne se sont pas gênés pour faire un reboot qui n'en valait pas tant la peine que ça, je ne vois pas ce qui les gênait de ne pas prendre le même titre) on a eu le droit à "The Amazing Spiderman", ça se veut plus fidèle au comics dont il est tiré, mais ça sonne ridicule à l'écoute. Et malheureusement pour moi, à l'époque, où la vague Norman était en plein essor, j'ai longtemps cru à une vaste blague au sujet de ce Spiderman.
Commençons léger. Andrew Garfield endosse bien le costume du super-héros, difficile d'accepter une nouvelle tête à l'homme-araignée après ce qu'est parvenu à faire Tobey Maguire du personnage, mais moi qui craignait d'avoir du mal à m'y faire, finalement ça a été. Rhys Ifans et Emma Stone jouent parfaitement leur rôle et Rhys interprète avec magnificence (toujours) le rôle que l'on lui a attribué. Le rôle du père de Gwen Stacy était parfait pour Denis Leary. Résultat, un casting maîtrisé avec sincérité. Dans le rôle du héros, les figures d'Andrew Garfield sont vraiment belles et rendent le héros très gracieux. Les effets spéciaux sont maîtrisés, c'est très beau visuellement. Quelques passages sont tout bonnement sublimes, en termes de jeux, de beauté, de punch dans les dialogues, de situations. Le costume, au sujet duquel j'étais très sceptique car celui de Sam Rami était beau (couleurs vives) alors que celui-ci était bien plus sombre, s'avère en fait être parfait, des nuances plus ternes, une textures moins "combinaison de patinage artistique" le rendent vraiment parfait en rapport avec l'idée qu'on se fait initialement du héros. Finalement, l'idée que les fils ne sortent pas directement de la main de Spiderman, c'est manifestement une bonne idée car ici on comprend mieux pourquoi (il a autant de facilité à les tisser), comment (il fait pour les créer), combien (il peut en envoyer en terme de quantité). Alors que Sam Raimi était allé au plus simple, brisant un mystère qui nous intéressait tous. Et enfin la musique est plus qu'appréciable.
Maintenant passons aux points qui ne m'ont pas convaincu. J'ai entendu ci et là dire que "The Amazing Spiderman" était un reboot pour adulte. Un reboot pour ado, devrais-je rectifier. Je sais bien que Peter Parker est au lycée, mais on parle de super-héros, nous étions en droit de penser qu'un super-héros, même s'il est au lycée, devrait être plus mature, et surtout que le film s'attarde moins sur certains passages. Malheureusement, il est d'un niais, c'en est affligeant. Sa relation avec Gwen Stacy est grotesque, au début ça avance doucement et rien n'est interpellant, mais vers la fin les dialogues deviennent mou, risibles, des phrases pitoyables même par moment. Moi qui m'attendais à un film plus sérieux, plus sombre, j'attends toujours. L'histoire avec ses parents n'est pas racontée et même si on les voit et qu'ils sont des passages clefs, finalement ils ne servent que peu dans le scénario, ils ne sont qu'un prétexte. Et alors que je me souviens de la mise en scène tragique de l'oncle de Peter dans la première saga comme étant vraiment prenante, dans cet épisode, la mise en scène est assez navrante (Edit: Après re-visionnage je rectifie ce point, la mise en scène de la mort de l'oncle dans le premier Spider-man est en fait très bâclée, elle m'avait choqué plus jeune parce qu'il retrouve le criminel dans un bâtiment sombre, et bien que la scène soit courte, celle de "The Amazing Spiderman" n'est pas mieux pour autant). De même que la mise en scène de la rage que Peter éprouve envers le criminel de son oncle. Mais le pire est à venir. A la fin des Spiderman de Sam Raimai, si mes souvenirs ne font pas défauts, ce qui m'avait vraiment plu, c'était la torture que subissait Peter Parker à cause de son secret. Il était le héros de la ville, mais ses relations proches n'aimaient pas le héros qu'il incarnait, et étant obligé de conserver le secret, il devait haïr sa face cachée par compassion pour sa dulcinée (Edit: Ma mémoire faisait à moitié défaut. Ce que j'avais apprécié c'était son meilleur ami qui dans une même phrase plaçait Spider-man comme son pire ennemi et Peter Parker comme sa seule famille. Plus jeune j'ai trouvé cela sombre, et je pense que c'est d'imaginer un super-héros contraint de haïr sa personnalité cachée par amour qui m'a vraiment plu). L'enjeu était de taille et l'opposition entre une personne et le héros qui l'habite était bien décrite. Alors qu'ici, le plus simplement du monde, il le dit à sa petite amie. Je passerai sur toutes les zones inénarrable du scénario qui le rende plus pathétique qu'il ne peut l'être (le coup des grues quoi, par pitié, le coup des grues bordel...) et je n'insisterai pas sur la façon encore moins plausible dont Peter Parker est devenu un homme araignée.
Je finirai aussi par ceci, dans ce reboot, les combats sont tout de même beaucoup plus beau, le style "araignée" est vraiment significatif, sa stratégie d'attaque s'en inspire réellement et c'est un énorme plus (+).
Edit: Pour résumer les 2 petites éditions de la critique, je n'avais jamais revu les Spider-Man et à l'époque je les avais trouvés sombre. Au fil des années j'ai eu tendant à les "bonifier" si je puis dire mais ma mémoire m'a joué un sale tour. Par conséquent je passe de 5 à 6 car j'avais fait cette critique non pas en la prenant comme une adaptation du comics mais bien comme un scénario à part entière comparée à l'oeuvre de Sam Raimi.