Pas tout à fait Peter Parker, totalement Spider-Man !
Deuxième volet de Marc Webb, cinquième volet en dix ans de Spidey au cinéma : après 20 ans de lecture acharné du comics, je ne me lasse pas. Et ce volet au cinéma accélère le reboot, fais un pas de coté de la trilogie de Sam Raimi pour complètement s’en séparer et suivre sa voie entre points clés du comics et mythologie propre au cinéma.
Encore plus que dans le premier film de Marc Webb, Peter Parker n’est peut-être pas exactement celui qu’on suit dans tous les comics mais Spider-Man est plus que jamais le héros joyeux, vanneur que j’aime lire. La catharsis d’un adolescent qui se retrouve affublé de super-pouvoirs, et qui même en apprenant durement les responsabilités qui vont avec, va se libérer et le révéler en enfilant un costume rouge et bleu. Comme le catalyseur de quelque chose qu’il avait déjà en lui (pragmatiquement expliqué dans ce volet), Spider-Man permet à Peter Parker de s’amuser et si c’est possible de faire le bien. Plusieurs fois dans le comics, on a essayé de faire croire que Peter Parker pourrait abandonner le costume à cause du prix qui en découle : mais ça ne tient pas. Bien au delà d’une franchise qu’il faut bien faire fonctionner, c’est juste que retirer Spider-Man de Peter Parker serait comme recoller une crise d’acné et une voix muante à n’importe quel bonhomme qui s’était battu pour un brin de maturité, histoire de passer plus ou moins bien dans un monde adulte. De la même façon, ce film ne devrait pas être toujours ramener à être à une comparaison avec les autres films de super-héros : Spider-Man a toujours été un héros à part et Stan Lee l’a écrit pour que l’adolescent moyen se retrouve dans le personnage. Pas pour que des trentenaires forcent la comparaison avec Avengers ou Batman, comme si tout se valait dans la catégorie “super-héros”. Comme si on pouvait comparer Alien et Star Wars dans la catégorie “SF”.
Dans ce deuxième essai de Marc Webb, il y a un montage dés fois à la hache mais pas toujours mal pensé lorsqu’il en vient à faire avaler de nombreuses trames narratives au spectateur. Dés fois trop complexifié, le film peut paraître un brin boursouflé tant il s’acharne à planter des graines pour permettre un univers étendu autour de Spider-Man. Le problème est alors simple : on ne verra ces graines germer que dans de futurs films... Reste que les 2 heures 20 passent à toute vitesse et aiguisent la curiosité pour le troisième volet et les deux (curieux) spin-offs annoncés. Les scènes “costumés” sont parmi les plus impressionnantes vues au ciné : merci Sony Imageworks, merci aussi au travail dingue de Hans Zimmer qui sort de sa zone de confort pour rendre une soundtrack totalement démente. Très éloigné des compositions de Dany Elfman et James Horner, il rend un travail quasi expérimental qui définit à merveille les protagonistes. La haine d’Electro est quasi tangible avec de l’electro (ah ah) très mélodique alors que les moments les plus calmes entre Peter Parker et Gwen Stacy sont joliment enrobés de quelques simples notes de piano.
La saga de Marc Webb est pour moi une réussite. Bien que dés fois maladroite dans sa narration, le jeu qui s'opère entre les checkpoints indispensables du comics pour définir Peter Parker (et manquant aux versions de Sam Raimi) et leurs réécritures parfois surprenantes (l’homme au chapeau, le très peu connu (pour moi le premier) Gustav Fiers qui pourrait permettre des choses très intéressantes dans l’avenir) est savoureuse. L’alchimie qui se dégage entre les acteurs est une totale réussite et la réalisation se permet de surpasser tout ce qui a été fait dans les précédents films et se séparer un peu de la réalisation série TV à gros budget. C’est la grande force de ce volet, le coeur de Spider-Man : avoir réussi à tant mêler l’intimiste au grand spectacle visuel. Et cela au sein du véritable New-York pour une fois !
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