Les "Spider-man" de Sam Raimi, c'est un peu la crème de la base des super-héros au cinéma. Et pourtant, malgré la décision discutable de faire un reboot sur le personnage, les gens ont, semble-t-il, oublié les chefs-d'oeuvre du cinéaste pour, au final, plus se concentrer sur les deux derniers films de Marc Webb. Sauf que là, ça coince. Autant le premier était plutôt convaincant et divertissant, autant celui-ci est une réelle catastrophe sur le plan de l'écriture.


En fait, ce n'est pas mauvais. Non, c'est juste bancal, et terriblement en deçà de toutes les attentes que l'on pouvait avoir envers ce métrage ci. En fait, c'est surtout parce que sa promotion, haute en couleurs, nous promettait monts et merveilles pour, au final, nous foutre une claque en pleine gueule, et nous renvoyer fissa dans les égouts de feu le Lézard.


Et cela, vois-tu, je ne peux l'accepter : quand tu me promets un affrontement de dingue entre spider-man et trois de ses bad guys les plus badass et puissants, et que tu me la mets profond, désolé, mais je peux pas traficoter la note et la critique, par la même occasion, pour faire semblant, et croire à une réalité utopique dans lequel ce film serait bon. Car il paraît évident, à présent, qu'il est bien loin de l'être.


L'arnaque la plus visible viendra avec deux personnages sur les trois. Car même si le nouveau Elektro version ultimate pourrait paraître bien développé ( et il l'est, il n'y a pas de doute là dessus ), les deux vilains restants sont imaginés, écrits et mis en image avec les pieds. On va essayer de résumer, en deux mots à chaque fois, ce qui ne va pas avec eux; Green Goblin : mauvaise coiffure; Rhino : Armure dégueulasse.


Parce que sérieux, le Rhino est gâché avec une force... On dirait que les mecs ont fait exprès de tout foirer, en fait. Et puis, n'oublions pas le Bouffon. Que dire de lui? J'aime bien l'acteur qui l'interprète, l'excellent Dane Dehaan, acteur découvert via le magnifique et poignant "Chronicle" ( sorte de chef-d'oeuvre du genre ), mais au bout d'un moment, faut bien reconnaître la réalité : le personnage est complètement foiré.


En fait, au départ, sa personnalité partait bien : on avait enfin droit à un traitement différent de celui de Raimi et de Franco, et c'était clairement très bien vu. Mais par la suite, le truc est complètement balancé aux oubliettes. Parce qu'au final, le Bouffon, le vrai, avec sa gueule de robot déglingué ( idée plutôt bonne, d'autant plus que le mec ressemble vraiment à un bouffon, notamment avec ses oreilles ), n'apparaît qu'après 1h40. Une putain d'heure 40 !!!


Et là, il doit y en avoir qui doivent se demander où est l'arnaque. Mais oui, certaines personnes doivent encore avoir en tête l'idée de le défendre. Sauf que non, abandonnes, tu peux pas, mec. Parce que je n'ai pas encore lâché ma bombe. Et pour l'explosion finale, on va procéder en deux parties. Tout d'abord, les combats.


Faut bien le dire, c'est foutrement esthétique, au point que j'en avais la trique tout le long. Manière de parler, je tiens à le préciser. On sait jamais. Dubstep en tête, explosions à tout va, effets spéciaux qui pètent la baraque, éclairs à tue-tête jusqu'à t'en tuer la tête, bref, ça claque sa patte au canard. C'est plus de la défonce là, c'est de l'extase. Sauf que des combats du turfu comme celui là, y'en a pas masse dans le film. Non, y'en a deux.


Ouais, y'en a deux, et deux, c'est pas lourd. Quand tu payes ta place ou/et le film, autant te dire que tu voulais en voir plus. Et il est justement là le problème du film : en voulant trop en faire, il n'en fait pas assez. Parce que malgré la virtuosité technique évidente des mecs de chez Sony, et par là même celle de Webb, on reconnaîtra rapidement le manque d'intensité du film en lui même : deux combats dans tout le film, accompagné d'un dernier affrontement bâclé comme j'en ai jamais vu, au point de ne même pas le compter parmi les fights du film, c'est très décevant.


En fait, l'ultime personnage dont on a parlé, le mec avec sa corne là, et bien il n'apparaît qu'à la fin. Et là, tu dois te demander où tu l'as vu, ce gars... Dans la bande-annonce. La dernière scène s'y trouve presque entièrement. Et non, je plaisante pas. J'ai pas tellement le coeur à ça, en ce moment. Et puis, autre défaut de la promotion du truc : l'aspect très comics de l'image qu'elle nous promettait est, finalement, pratiquement absent.


Certes, l'esthétique des combats avec Elektro y fait instinctivement penser, mais ce n'était pas ce que nous promettait la chose. La bombe a été lancée. Fin du game. Sauf que non. Continuons un peu, si vous le voulez bien. Le point fort du film est, à mon sens, bien plus le personnage d'Elektro que l'esthétique globale de la mise en scène, aussi belle et poétique fusse-t-elle.


Car même s'il s'avère caricatural, il faut quand même avouer que le travail fait autour de ce personnage force, presque de manière irrémédiable, le respect. Plutôt qu'un réel bad guy qui n'aurait pas d'autre logique que sa folie destructrice, les scénaristes ont préféré opter pour la solution la plus humaine et sensible : faire de cet homme une victime de son système, quelqu'un de torturé et de profondément malheureux.


Et presque à la manière d'un anarchiste à la peau blanche, cet homme de maigre condition sociale ne demandera qu'une chose : qu'on le voit, qu'on s'intéresse à sa triste personne. Et c'est principalement cette réflexion ci qui m'a fait apprécié ce personnage, puisque réellement d'actualité, et profondément juste dans son fond. Dans la forme, c'est autre chose. C'est donc un méchant à la nature pathétique auquel nous avons affaire. Et cela, voyez-vous, c'était extrêmement bien joué.


Le jeu d'acteurs, quand à lui, est particulièrement soigné. Notamment celui de Jamie Fox qui, à complet contre emploi, surprend autant qu'il satisfait. En fait, cette GRANDE rencontre qu'on nous promettait n'aura finalement jamais lieux, et même si le résultat final refoulera le complet pétard mouillé, il paraît tout de même difficile de cracher sur le bonheur et la jouissance que procurent les combats de l'incroyable homme-araignée, de celui que l'on appelait l'Amazing Spider-man, aussi rares fussent-ils.


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FloBerne

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