The 47th Apprentice

C'est assez cocasse d'écrire une critique de The Apprentice quelques jours après les élections présidentielles américaines de 2024.

Comme on s'y attendait, le film montre ce que la société américaine est vraiment très loin d'être parfaite (pour ne pas dire pourrie) en permettant l'emergence de telles figures médiatiques et politiques aux arcanes du pouvoir.

Petite fraîcheur tout de même dans le script, car The Apprentice s'intéresse à la génèse de l'outrancier homme d'affaires Donald Trump pour en faire mieux un parallèle avec ce qu'il est devenu aujourd'hui. Ce parallèle est d'autant plus glaçant, car, semble-t-il, Donald junior n'avait au préalable rien pour "réussir" à ce point : un empire immobilier familiale qui périclite en étant poursuivi par l'état, un job peu reluisant (faire du porte à porte pour récupérer les loyers impayés), et des portes fermées à toutes les opportunités qu'il veut créer.

Et puis vient sa rencontre avec le véreux et puissant avocat Roy Cohn qui va le prendre sous son aile et lui permettre sa véritable éclosion... Et que dire ? De toute façon, si c'était pas lui, ça aurait été sûrement quelqu'un d'autre, à un autre moment.

C'est toujours désarmant de voir une telle ascension permise par un système pourrie jusqu'à la moelle, mais qui nous révèle qu'au final, les règles du jeu importent peu, ce sont les adversaires qui comptent vraiment.

Finalement, The Apprentice ne raconte pas grand chose que l'on ne devine (ne sait ?) déjà, mais il le fait de manière tres efficace. Les décors sont très bien reconstitués, ça respire les années 80. Il s'amusent même avec des effets de lumières très flashy, très granuleux pour encore plus ancré le récit dans son époque.

Le portrait est deja connu, et on regrette juste que le sort soit tombé sur lui.