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The Apprentice
6.9
The Apprentice

Film de Ali Abbasi (2024)

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Portrait neutre et riche en enseignement

The Apprentice sort en pleine période électorale, et prend le risque de mettre en lumière l'ascension de Donald J. Trump, choix risqué tant le personnage est clivant et désormais caricaturale.


Le choix de s'intéresser à la période pré-90's est plutôt bon, puisqu'elle permet d'offrir un point de vu sur l'homme plutôt que sur le politique. En ce sens, j'ai trouvé le ton plutôt juste et neutre, même si certaines facettes ne sont pas évoqués (relations avec l'église, racisme évoqué seulement par les personnages secondaires…), ce qui peut lisser un peu le personnage.

Il faut aussi dire que la part belle est faite au parallèle avec Roy Cohn, parfois même un peu trop présent, mais son rôle central dans l'ascension et le caractère de Trump est bien mis en avant, dans une relation maître/apprenti (The Apprentice, vous l'avez :) ) assez juste.

Cette omniprésence de l'avocat rend les relations familiales de Trump assez illisibles ici, ses parents sont rarement montrés même si les remarques du père sont symboliques, et il est difficile de comprendre la relation avec son frère Fred (on ne parlera même pas de sa sœur ou de son autre frère totalement invisibilisés). Sa relation sentimentale avec Ivana est assez bien montrée dans sa genèse, mais l'arrêt de la narration fin des années 80 rend le final assez bordélique.

Le rythme est soutenu, malgré parfois un manque de temporalité claire: heureusement le choix esthétique du 16mm, puis de l'effet VHS (parfois un peu trop appuyé mais dans l'ensemble plutôt agréable) est un bon marqueur, renforcé par les styles vestimentaires et les coupes de cheveux qui marques les changements d'années (sauf bien sur pour la mèche de DJT).

Il faut aussi souligner le travail de Sebastian Stan, qui à repris quelques mimiques et excelle dans la carrure de Donald Trump, sans pour autant tomber dans la caricature bas de plafond (en témoigne son choix de ne pas singer sa voix, choix gagnant à mon avis), et dont le duo avec Jeremy Strong fonctionne parfaitement.


Au final j'ai trouvé ce biopic intéressant dans la peinture relativement neutre faite d'un personnage pourtant assez caricatural par essence, et le choix de s'attarder sur la période pré-politique et vraiment payant. Je retiendrais notamment cette scène symbolique de la narration ou DJT se retrouve opéré pour une liposuccion et un arrangement capillaire, pour un personnage dont l'apparence est au centre de sa quête.

Créée

le 21 oct. 2024

Critique lue 12 fois

lklgf

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