Il est cool le duc, sacrément zen même. Et il le faut parce que son histoire est une illustration jubilatoire de l'aphorisme : "Quand on a des amis comme ça, on n'a pas besoin d'ennemis".
Walter Sobchak est un concentré de connerie. Il en détient la substantifique moelle et ce n'est pas donné à tout le monde. Tout ce qu'il peut rater, il le rate même si la probabilité de foirer est infime.
Confer à ce sujet l'une des scènes d'anthologie du film où, après une oraison funèbre consternante, il tente de disperser les cendres de son ami Donny qui, en raison du vent, lui reviennent dans la figure ainsi que dans celle du Duc. À cette occasion, ce dernier perd pour la première et la dernière fois du film son flegme.
Donny, autre personnage du film, se fait remarquer par sa discrétion et ne peut d'ailleurs pas en caser une sans être rabroué par Walter. C'est par rebonds que chacune de ses interventions pimente l'histoire.
Même sa mort est l'occasion d'un moment cocasse. Pris dans une fusillade, ses amis le croient touché par une balle alors qu'il a succombé à une crise cardiaque !
Et tout ça pour quoi : pour une histoire de rançon et de petit doigt de pied coupé.
Tout est réussi dans ce bijou du septième art.