Le joker et le chevalier

Dès l'ouverture époustouflante sur les hauteurs de Gotham City, ce deuxième opus de l'homme chauve-souris se distingue des standards du blockbuster. Bien que les scènes d'action et le spectaculaire ne manquent pas (et la maîtrise de Nolan est indéniable aussi de ce point de vue ), The Dark Knight est surtout un film d'une noirceur psychologique, plus réaliste que son prédécesseur, qui lui, pèchait plutôt par une intrigue plus fantastique et un scénario plutôt confus et traînant en longueur.

Le réalisateur exploite ainsi la psychologie de ses personnages, permettant au spectateur de mieux en comprendre les agissements et les choix: ils n'échappent pas aux tourments du côté obscur de l'âme humaine. Dans ce combat contre leur part la plus fragile, certains des personnages perdent (tel Harvey Dent devenant Double Face après avoir été du côté de la justice, et symbolisant ainsi le bien et le mal en une même personne ) alors que d'autres parviennent à ne pas se laisser submerger par la manipulation et la colère: l'une des scènes les plus marquantes, reste celle de l'interrogatoire de Batman face au Joker, hyène obnubilée par la folie et essayant de pousser l'homme chauve-souris à bout de nerfs.

L'autre qualité de ce Batman, est la direction d'acteurs sans aucune fausse note. Heath Ledger, campe un Joker formidablement inquiétant et dérangé, Eckart parfait dans son interprétation de Harvey "Double Face" Dent tiraillé entre la justice et la folie latente. Face à eux, Christian Bale tout en fragilité et, en même temps, fort, montre encore une fois qu'il est l'un des meilleurs interprètes de Batman. Le reste du casting n'a rien à se reprocher non plus.

De ce fait, en plus d'être esthétiquement bien travaillé, The Dark Knight reste, donc, le meilleur Batman de l'ère "nolanienne" ainsi que l'un des meilleurs Batman.