Nouvelle perle annoncée du cinéma indie made in US, The Descendants est déjà le troisième film de Alexander Payne, qui arrive avec une solide réputation de réalisateur atypique.

Par atypique, comprenez "hors des circuits hollywoodiens". De ce point de vue là, effectivement, rien à dire, on sent bien que le projet a une âme, et cherche à toucher le spectateur autrement qu'à grand renfort d'effets spéciaux et de mouvements de caméras millimétrés. La réalisation de Payne est plus posée, filmant son personnage au plus près et plaçant, au passage, quelques cadres d'une grande beauté plastique. Il est à noter que, hormis durant un gros quart d'heure aux deux tiers du film, il ne tire jamais profit gratuitement des paysages hawaïens façon carte postale, prenant au contraire le parti de montrer l'autre facette de cette atoll paradisiaque.

En revanche, là où le bât blesse, c'est dans le scénario. A croire que, depuis une dizaine d'années, le cinéma indépendant américain préfère jouer la carte de la sécurité financière que de l'originalité. On retrouve en effet toujours plus ou moins le même schéma de la famille désorganisée, qui va se retrouver autour d'un drame/heureux évènement tournant au drame (rayez la mention inutile), avec à chaque fois les même personnages que l'on retrouve, film après film. Ce n'est pas forcément déplaisant lorsque c'est bien filmé, comme ici, mais cela retire forcément des points au film.

Ici, le père de famille paumé est interprété par George Clooney, qui a décidé, depuis quelques années, qu'il était un acteur sérieux. Pourquoi pas, chacun jugera sa prestation selon ses goûts propres, mais il faut bien avouer que son jeu est assez irrégulier, alternant le très bon et le franchement moyen. Le bougre se trouve plutôt bien entouré, le reste du casting parvenant à faire passer les émotions désirées sans trop de difficultés, que ce soit la fille rebelle mais qui a un bon fond, l'adolescent un peu stupide mais qui a un bon fond, ou l'agent immobilier véreux qui n'a pas un bon fond (c'est normal, c'est un peu lui le méchant de l'histoire).

The Descendants est donc un bon film, plutôt sympathique à regarder, mais qui aurait gagné à proposer autre chose qu'un scénario de départ déjà archi-vu.
Hyunkel
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Et les nominés aux Golden Globes 2012 (catégorie film) sont :

Créée

le 31 janv. 2012

Critique lue 217 fois

1 j'aime

Hyunkel

Écrit par

Critique lue 217 fois

1

D'autres avis sur The Descendants

The Descendants
Sergent_Pepper
6

« Everything just happens »

Par bien des aspects, The descendants évite les nombreux pièges inhérents à son sujet. La gestion de l’agonie et la préparation du deuil de la mère ont de quoi en effet livrer tout un pathos...

le 16 avr. 2014

28 j'aime

8

The Descendants
zeugme
5

Critique de The Descendants par zeugme

Si après avoir regardé ce film, vous vous reconnaissez dans le personnage de Clooney, je ne veux jamais faire partie de votre famille. Bon gros exercice de manipulation à la American Beauty. Y'a-t'il...

le 31 déc. 2011

26 j'aime

18

The Descendants
SlashersHouse
8

Notre paradis Hawaïen.

The Descendants, adapté du roman éponyme de Kaui Hart Hemmings, est le nouveau long-métrage d'Alexander Payne, connu pour son Sideways et son Monsieur Schmidt. Chose ne surprenant guère, l'œuvre...

le 24 janv. 2012

21 j'aime

3

Du même critique

Ma première fois
Hyunkel
3

L'amour au temps du Biactol

Bon en même temps, c'est vrai qu'avec un titre pareil, il ne fallait pas s'attendre à un film contemplatif sur la méditation transcendantale. Et que le résumé laissait augurer du pire. Mais bon, de...

le 17 janv. 2012

57 j'aime

6

Il était temps
Hyunkel
4

Back to the boring

Empereur de la comédie romantique à l'anglaise, Richard Curtis fait prospérer les vendeurs de mouchoirs depuis déjà vingt ans. Qu'il soit derrière la plume, comme pour 4 mariages et un enterrement et...

le 27 nov. 2013

29 j'aime

17

The Dark Knight Rises
Hyunkel
5

Gotham champ de bataille

Il y a sept ans, avant la sortie de Begins, Nolan partait avec le confort offert par un anonymat relatif, et surtout le désastre innommable, ineffable et total qu'était Batman et Robin. Aujourd'hui,...

le 27 juil. 2012

28 j'aime

7