Girls Band 007

The Doll Squad rebaptisé Supers Flics en Jupons ou Anti Gang & Séduction en France est un film de Ted V Mikels de 1973 qui est passé un peu à la postérité après que Quentin Tarantino l'ai catalogué parmi ses (nombreuses) influences pour Kill Bill. Le film se trimballe aussi depuis de nombreuses années la réputation d'avoir servit de base et d'inspiration probable au producteur Aaron Spelling pour la série Drôles de Dames. The Doll Squad est un tout cas une amusante petite série B à petit budget assez typique de son réalisateur et spécialiste du genre.

The Doll Squad nous plonge dans un récit classique d'espionnage avec un méchant qui veux dérober les plans de missiles tout en planifiant de dominer le monde. Heureusement le super ordinateur du gouvernement crache le nom des meilleur(e)s agents pour la mission, une brigade de filles conduites par la rousse et dangereuse Sabrina Kincaid.

Avec son méchant et son armée de soldats lobotomisés par des médecins diaboliques et jumeaux , ses plans machiavélique pour une domination mondiale à base de rats porteurs de la peste et ses agents spéciales au service de la justice et du bien avec une armadas de gadgets, The Doll Squad ressemble un peu à une version féminin pluriel de James Bond. Tout est forcément un peu plus cheap, le méchant communique avec des pigeons voyageurs, les gadgets semblent plus sortir d'un magasin de farce et attrapes que des laboratoires des services secret mais les drôles de dames ont presque autant de classe que 007. Emmenée par la cheffe Sabrina (Francine York) nous allons donc découvrir la Doll Squad, enfin découvrir est un bien grand mot car les filles ne vont être présentées et caractérisées que par leurs activités de couverture, leur couleur de cheveux et à peine un trait de caractère définissant une spécialité, de quoi s'y perdre et ne jamais vraiment retrouver qui est qui. En tête d'affiche on trouve tout de même Lavelle Sumara la brune gogo danseuse interprétée par Tura Satana vue dans Faster, Pussycat ! Kill ! Kill ! de Russ Meyer et dans Astro Zombie déjà de Ted V Mikels . Pour le reste nous avons une blonde nageuse interprétée par Leigh Christian, une bibliothécaire avec une choucroute sur la tête interprétée par Judith McConnel et une psychiatre qui nous explique que tous les méchants du monde ont un problème avec leur zizi et leur mère (et non avec Zizi Jeanmaire) interprétée par Jean London. Dommage donc que les filles soient présentées de manière aussi rapide, caricaturale et superficielle car on a du mal non seulement à les identifier mais aussi à s'attacher un minimum aux personnages. L'histoire elle même n'est pas d'une grande profondeur mais de toute évidence Ted V Mikels et ses deux scénaristes voulaient avant tout de l'action, de l'action et de l'action avec des filles badass. Et franchement, niveau action et castagnes cette petite série B fait le boulot de façon généreuse avec de nombreuses fusillades, des combats de kung-fu pas fous et même parfois la combinaison des deux.

Choucroutes capillaires, pulls colorés près du corps, combinaisons moulantes, bottes et bikinis assurent l'aspect sexy de notre commando toujours prompt à lever la jambe pour la mettre dans la tronche de ses adversaires. Les supers nanas disposent aussi de nombreux gadgets comme un rouge à lèvre enregistreur, une bague lacrymogène, un mini appareil photo à développement instantanée, un briquet lance flammes, plein de trucs qui explosent en faisant des étincelles et en cas d'urgence un bon gros bazooka qu'elles sortent d'on ne sais ou (et je ne veux pas le savoir). Le gadget visuellement le plus rigolo reste un poison qu'elles glissent insidieusement dans de l'alcool et qui provoque l'implosion pur et simple de ceux qui l'ingurgite après un cours épisode de tord boyaux façon gastro foudroyante, objectivement voir des types se tordre le ventre avant de disparaître totalement dans une implosion colorée faites d'étincelles constitue en soit une excellente raison de voir le film. Il faut dire que niveau explosion Ted V Mikels n'est pas vraiment un spécialiste et qu'il semble avoir fait l'économie d'un artificier ce qui ne l'empêche pas d'en mettre beaucoup, quand bien même elles sont toutes plus ringardes , foireuses et amusantes les unes que les autres. Pour ces quelques séquences maladroites qui font largement sourire le film pencherait presque vers le nanar, mais ce serait oublier que globalement on reste surtout sur du cinéma bis généreux et pas si mal torché dans la limite de son budget.

The Doll Squad c'est donc de la bonne série B avec tout ce qu'il faut de maladresses et de générosité pour passer un bon moment. J'ai hésité un peu avant de regarder le film et je ne le regrette pas car ce sont vraiment … de drôles de dames.