Putain, en voilà un film qui me ferait chialer. Le genre de film tellement bon qu'il me rendrait vulgaire. Qui me donne des frissons tout au long du visionnage.
Dans The Editor, Adam Brooks et Matthiew Kennedy rendent avec humour un vibrant hommage au cinéma de Fulci où encore de Argento en nous sortant, en 2015, un putain de Giallo hilarant mais absolument fidèle au genre.
Rey Ciso est un monteur de talent jusqu'au jour où il perd 4 doigts. Forcé de travailler dans des productions de seconde zone, il sera suspect numéro un quand des membres de l'équipe se feront assassinés l'un après l'autre.
Dès les premières secondes, on est transporté dans les années 70 en Italie. L'image, jusqu'aux choix des couleurs, renvoie immédiatement au cinéma de Argento, et respecte le quota de gore, de nudité et de sexe inhérent au genre. Mais il ne se contente pas d'un simple hommage au genre. Tout est parfaitement dosé, sans tomber dans le lourd tout en restant ultra référencé. Des dialogues surréalistes et un jeu d'acteur volontairement décalé donnent une touche hilarante au film et prouve qu'il est tout à fait possible de marier Giallo et comédie sans faire de concessions. En plus de ça le scénario est bien mené, avec son lot de révélations totalement fucked up et part loin dans son délire.
Ça aura le défaut de ne pas parlé à ceux n'aimant pas et ne connaissant pas le genre. Mais pour les autres, rien que voir un livre intitulé "three mothers" suffira à vous faire frissonner de plaisir. Certains plans sont magnifiques, dignes d'un suspiria, et les codes couleurs chers à Argento repris ici renforcent cet esthétisme très poussé.
Nous avons donc un film très drôle (il m'a par moment fait pensé à un équivalent Giallo de Kung Fury), visuellement et esthétiquement irréprochable, frôlant par moment la magnificence des plus grands films du genre, et en plus particulièrement intelligent dans son scénario et sa narration.
Et le tout est renforcé par une bande son sortie des années 70 hallucinante, avec du Carpenter Brut, le tout mené par Claudio Simonetti. Je sais que Carpenter Brut fera plus tiqué que Simonetti, mais pour info le mec est un fidèle de Argento et du Giallo en général, ayant composé les musiques de Suspiria, les frissons de l'angoisse, ténèbres, le sang des innocents, card player où encore la troisième mère du côté de Argento, Conquest du côté de Fulci où encore Dawn of the dead avec Romero. C'est pas jojo le rigolo, putain !!! Un peu de respect.
Un véritable coup de cœur au fan de cinéma horrifique Italien que je suis. Un film merveilleux.

Créée

le 9 sept. 2017

Critique lue 528 fois

3 j'aime

Critique lue 528 fois

3

D'autres avis sur The Editor

The Editor
Jérôme_Richenauer
9

Critique de The Editor par Jérôme Richenauer

Putain, en voilà un film qui me ferait chialer. Le genre de film tellement bon qu'il me rendrait vulgaire. Qui me donne des frissons tout au long du visionnage. Dans The Editor, Adam Brooks et...

le 9 sept. 2017

3 j'aime

The Editor
Schwitz
8

Critique de The Editor par Schwitz

Le collectif Astron-6 est une bande de joyeux drilles canadiens qui ne fait pas dans la dentelle, leur activité principale devrait mettre l'eau à la bouche à tous les amateurs de vieilles VHS...

le 5 nov. 2016

2 j'aime

4

The Editor
Michael-Bruce
7

Critique de The Editor par Michaël Bruce

Budget serré pour un ensemble complètement barré, THE EDITOR est une comédie d’horreur où chaque séquence est un hommage au Giallo et au cinéma d'épouvante. C’est drôle, un peu bourratif mais la...

le 3 août 2017

1 j'aime

Du même critique

Mass Effect: Andromeda
Jérôme_Richenauer
7

Critique de Mass Effect: Andromeda par Jérôme Richenauer

Mass Effect et Bioware en général, je suis fan. Malgré les défauts. Malgré les égarements. Alors quand ils ont annoncé Andromeda, j'étais comme une puce, ayant fait 3 fois la trilogie originale. Mais...

le 23 avr. 2017

15 j'aime

5

Metro 2035
Jérôme_Richenauer
6

Critique de Metro 2035 par Jérôme Richenauer

J'ai un vrai problème avec ce livre. Grand fan de Metro 2033, j'avais été légèrement déçus par Metro 2034. Alors le fait de retrouver Artyom, dans une suite directe du premier volume mais deux ans...

le 1 nov. 2017

11 j'aime

L'Appel de Cthulhu
Jérôme_Richenauer
9

Critique de L'Appel de Cthulhu par Jérôme Richenauer

La voilà. La pierre angulaire. L'acte fondateur. La nouvelle de Lovecraft, au sommet de son art. Bien que gardant le format de la nouvelle, elle s'avère plus longue que toute les précédentes...

le 15 sept. 2016

11 j'aime