Loin du vide abyssal annoncé et des critiques virulentes injustifiées

J'ai du mal à comprendre les critiques négatives autour de ce film dont le climax et le son ( magnifique et prenant de Christopher Young quand-même mais bon, bref !, y en a qui ont du zappé alors que c'est juste le must) donnent déjà le ton, et portent tout de suite le film vers le haut.
Il y a un soin incontestable, n'en déplaise à ceux qui l'ont démonté injustement.
Son format long ( 2h15) est assez rare dans le genre, il est vrai, et s'il a pu prêté à l'ennui pour certains, en ce qui me concerne, je n'ai rien boudé de mon plaisir, et de bout en bout.
J'ai vraiment apprécié la réalisation, le jeu des acteurs ( méconnus), l'ambiance générale, l'atmosphère. Il y a de très bons twists et les vingt premières minutes sont glaçantes à souhait.
J'ai même eu quelques petits sursauts et rictus et c'est rare tant j'en avale des couleuvres comme celle-ci ! En bien des points, ce Empty Man, pour un premier long métrage, faut-il le préciser, se distingue largement des purges auxquelles on a envie de le comparer.
David Prior plante bien son décor, va au bout de son délire, et ses acteurs se donnent à fond pour faire exister un croquemitaine qui trouve plus sa source chez la faucheuse du Septième Sceau de Bergman que chez le poussif et proustien Candyman de Bernard Rose. Clin d'oeil aussi au très
singulier Patrick de Richard Francklin. La seule comparaison avec Candyman réside dans son slogan " Je t'appelle trois fois, et tu arrives" Mais ça s'arrête là. Le reste n'a juste rien à voir et Candyman n'a pas la réalisation de Empty Man. L'image est bien plus léchée ici. Le traitement de l'horreur n'est pas du tout le même. Il y a ici un jeu de manipulation psychique vraiment intéressant auquel on adhère, ou pas. On pourra reprocher ou regretter un "Boogeyman" qui manque de visibilité, de contenance, pas de sensationnalisme en effet ici, mais on voit aussi un budget très serré derrière, et l'envie surtout de faire au mieux avec trois fois rien. Et ce Empty Man préserve son ambiance notamment grâce à ce son de ouf! qui m'en a rappelé d'autres chez Lynch et Cronenberg.
Ici, on est dans la terreur plutôt que dans l'horreur. On penche plus vers le Darkness de Balaguero

et ceux qui attendaient du spectaculaire seront fatalement déçus. Ceux qui parlent d'un film vide ont du s'endormir, pour moi, il n'en est rien. C'est un premier long très encourageant qui mérite bien mieux
que ce qu'il reçoit.