The End
5.3
The End

Film de Joshua Oppenheimer (2024)

Dans leur cage dorée aux allures de bunker de luxe aménagé dans les règles de l'art bourgeois, une famille mène une vie bien réglée. Hors de ces murs, on comprend que c'est le chaos, et que l'humanité va à sa perte.

La famille prétend mener une vie ordinaire. L'écriture des mémoires du père, le jeu de construction miniature du fils, le choix des tableaux de la mère sont quelques unes de ses activités, dont la vanité est interrompue quelques fois par des exercices de survie affolants. Un docteur et la meilleure amie participent aussi à cet entre-soi, qui a quelque chose de bizarre, de distant, voire de malsain.

L'arrivée d'une survivante va confronter la famille avec la vie laissée derrière eux et faire resurgir des vérités glaçantes.

C'est d'ailleurs la froideur qui caractérise le film, de part les couleurs (l'absence évidente de soleil), mais aussi le cynisme des personnages. Les chansons apportent un semblant de gaité dans ce paysage. Toutefois, il semble que l'on chante pour ne pas sombrer dans la folie, pour regagner en humanité, comme une sublimation artistique.

Décalé, le film assume son scénario dystopique incongru, avec un décor soigneusement pensé. Il y a notamment ce "no man's land", frontière avec le monde extérieur, constitué de quelque chose comme de la poussière ou de la neige.

Dans son genre, le film arrive à nous embarquer dans son huis-clos glaçant, tout en nous faisant réfléchir sur ce qui est constitutif de notre humanité et ce qui nous rassemble.

Nuwanda_dps
7
Écrit par

Créée

le 3 nov. 2025

Critique lue 5 fois

1 j'aime

Emilie Rosier

Écrit par

Critique lue 5 fois

1

D'autres avis sur The End

The End
Nuwanda_dps
7

Chanter pour ne pas sombrer

Dans leur cage dorée aux allures de bunker de luxe aménagé dans les règles de l'art bourgeois, une famille mène une vie bien réglée. Hors de ces murs, on comprend que c'est le chaos, et que...

le 3 nov. 2025

1 j'aime

The End
Fatpooper
6

La fin en chanson

L'idée est bonne. Le développement est un peu décevant.On y croit à cette famille riche qui a réussi à se reconstruire dans le fond d'une mine, avec le confort nécessaire pour être heureux. Ce qui...

le 9 avr. 2025

1 j'aime

The End
TambouilleGilberte
4

théâtral et bavard

Vidéo typiquement anglaise : très bavarde (avec monologues), comédiens qui surjouent, théâtrale.Tout est entièrement tourné dans un unique décor savamment réalisé et plastiquement irréprochable...

le 18 oct. 2025

Du même critique

Tralala
Nuwanda_dps
8

Tralala dans l'air

La scène d’ouverture donne le ton magique car enivrant de "Tralala" : la poussière d’un squat miteux près à être démoli qui devient poussière d’étoiles et source d’inspiration pour une prochaine...

le 13 sept. 2021

11 j'aime

1

Paterson
Nuwanda_dps
9

Paterson: une réconciliation

Paterson est l'homme, la ville, le film de la réconciliation. Réconciliation entre la pauvreté de la ligne de bus 23 et la richesse des dialogues de ses passagers. Entre la laideur du chien et la...

le 29 déc. 2016

11 j'aime

Anatomie d'une chute
Nuwanda_dps
9

Le pourquoi du comment

Daniel, 11 ans, retrouve son père mort après être tombé du deuxième étage de leur chalet de montagne. Commence alors une enquête pour clarifier comment Samuel a-t-il bien pu tomber. Sandra, la mère,...

le 7 sept. 2023

8 j'aime

1