Retour vers le futur part IV (spoilers)

The Flash est moins une adaptation de Flashpoint qu’un hommage aux films « retour vers le futur ». Une fois qu’on a compris cela, le film devient beaucoup plus digeste. En effet, à part quelques éléments vaguement repris du comics culte, The Flash trace sa propre route dans un sprint d’environ 2h24 dont l’issue de la course est déjà connu à l’avance. Retourner dans le passé pour le changer a des conséquences. Barry Allen, qu’on retrouve dans le film, est une sorte de looser magnifique, clairement aux antipodes de Batman (On retrouve Ben Affleck avec grand plaisir) pour lequel il fait le larbin. La première scéne d’action du film est efficace, avec des caméos très appréciables. Malheureusement très vite on se rend compte d’une chose. On préfère largement dans un film The Flash, voir Batman en action que voir le speedster car niveaux effets spéciaux c’est moyen. Il faut donc « compenser » la faiblesse relative de Flash par autre chose, et ce qui compense c’est l’écriture du personnage et l’acting d’Ezra Miller. Le film traite du dépassement du traumatisme de Barry Allen et de son passage à l’âge adulte. En effet son père est accusé injustement du meurtre de sa mère, et son procès en appel tourne en sa défaveur.

Barry après une conversation avec son mentor Bruce, se rend compte qu’il a une possibilité d’empêcher le meurtre de sa mère, à partir d’une simple boite de tomate en conserve. Si son père n’est jamais sorti le soir de l’événement tragique pour aller à l’épicerie, alors sa mère ne meurt pas. Barry retourne dans le temps, malgré les avertissements de Bruce, et change le continuum. Lorsque Barry souhaite retourner dans le présent, il se fait attaquer par une créature qui le renvoi à l’époque de Man of Steel. Barry y rencontre une version plus jeune de lui-même, immature et déjantée, et se déroule devant nous une pseudo comédie temporelle à la retour vers le futur, qui arrive à être assez drôle.

En effet, le Barry du futur va faire en sorte que le Barry du passé obtienne ses pouvoirs, et cependant, il va lui les perdre au passage. On va avoir un Barry du futur sérieux qui va essayer de devenir le mentor du Barry du passé qui clairement ne sait pas utiliser ses pouvoirs de speedster à bon escient. Et un enjeu autre du film va apparaître, Zod arrive dans ce monde où à priori, les métahumains n’existent pas, et superman est mort. Reste donc une solution, Batman qui est imperméable à toute les époques (Michael Keaton, bonne surprise du film) ainsi que Kara, alias supergirl.

S’ensuit toute une quête qui va aboutir à un échec relatif. Et c’est possiblement ce qui gênera pas mal de gens, et c’est ce qui moi ce qui m’a surpris dans le film. Malgré tout ce que déploie Barry, en recrutant Batman et Supergirl, Zod est inarrêtable. Dans ce nouvel espace temps, Zod arrive au bout de la terraformation, tue Batman et Supergirl et l’humanité est condamnée. Barry du futur s’en rend compte, et décide malgré lui de « tuer symboliquement » sa mère, en faisant en sorte que son père aille bien à l’épicerie le jour du meurtre. Mais l’ancien Barry du passé refuse de perdre et remonte dans le passé encore et encore, si bien qu’il est devenu fou et que c’est lui la créature effroyable qui a envoyé Barry du futur dans ce continuum espace temps afin qu’il justifie son existence . Vous suivez encore ?

On arrive sur un anti-climax au possible, ou le méchant Barry tente de tuer le Barry du futur, et le barry du passé s’interpose, se fait planter et meurt. Ce qui au passage tue la version alternative de Barry, mais ne tue pas le Barry original. Celui-ci retourne dans le passé, fait en sorte que sa mère meurt à contre-coeur, puis revient dans un présent pas exactement le même que celui qu’il a quitté, puisque son père gagne son procès en appel, et Bruce Wayne a désormais le visage… de Georges Clooney.

C’est donc sur cette apparition Clooney-sque que le film se termine, et globalement c’est une bonne surprise. Loin d’être la daube infâme qu’on vous a vendu, un film du DCEU qui a réellement des idées en terme de mise en scène, en terme de gags ( même si certains sont lourds et vulgaires),en terme de construction narrative. Mais c’est clairement plus un hommage à retour vers le futur (comment ne pas voir un parallèle entre retour vers le futur 2 avec la foudre et le moment où Barry récupère ses pouvoirs dans le manoir Wayne) qu’une réelle adaptation de Flashpoint, et une fois qu’on a compris ça, le film se laisse regarder.

C’était bien mieux que Shazam, que Aquaman, que Black Adam ou encore que le dernier Justice League (version Whedon). Cela est une piètre conclusion au DCEU cependant, qui est un naufrage, et on le sait tous depuis longtemps. Est-ce que j’ai envie de voir la version DC de l’univers construit par James Gunn et un nouveau superman ? La réponse est non. Au revoir DCEU, dont je garderai quand même en tête quelques films, Man of Steel, Batman VS Superman, le Suicid Squad 2016 plaisir coupable, Birds of Prey et Black Adam, et désormais Flash.