Cette critique contient des spoils !


Toute la première partie du film est très agréable à regarder. On y découvre Moonee, 6 ans, et ses amis, vivants dans des Motels en Floride. Ils semblent vivre une enfance idéale, tranquille, une enfance de rêve où tout n'est que jeux, insouciance, bêtises et amusement.
Ces enfants sont libres, il fait beau, c'est les vacances, les mères sont amies et le gérant du Motel est indulgent face aux bêtises de la bande de Moonee ! Tout cela donnerait presque envie de retourner en enfance, et réussit à faire oublier la pauvreté dans laquelle vivent tout les protagonistes...


Le motel est un peu pourri, beaucoup de choses y dysfonctionnent, la mère de Moonee, Halley, est sans emploi... Mais au fur et à mesure Sean Baker revient sur le sujet, et la réalité semble prendre le pas sur le rêve et le jeu. C'est insidieux, mais cette réalité du monde de Moonee, remplie de précarité et de danger, reprend la place qu'elle devrait avoir. Même si le point de vu des enfants reste principal, et donc que leurs activités et légèreté sont omniprésentes, le film fais transparaître de plus en plus d'aspects négatifs.
Les signes apparaissent petit à petit puis se font plus présents. Les services sociaux sont évoqués puis apparaissent, les problèmes d'argent se font plus présents... à un tel point que Halley se prostitue, ce qui au début n'apparaît que, à travers le nombre croissant de longs bains avec la musique à fond que prend Moonee.
La violence des adultes revient également ! Un vieux suspect traîne prêt des enfants qui jouent avant d'être chassé par Bobby, quelqu'un est écrasé sur le parking, Halley frappe violemment la mère de Scooty devant lui...
On voit aussi les dangers que présentent la liberté qui est laissée aux enfants du motel, en particuliers à travers une scène de visite d'un squat qui se termine en incendie !
Même Bobby, ange gardien du motel et des enfants se voit envahir par les exigences de son supérieur, et se laisse gagner par des relations conflictuelles avec ce qui semble être son beau-fils et sa fille.


Ce beau paradis de l'enfance présent dans la première partie est détruit par la violence et les problèmes de la pauvreté... L'apogée de cette destruction correspond à la venue de la police et des services sociaux, pour emmener Moonee et lancer une enquête sur sa mère. Une apogée qui ne dure pas mais qui mène à la seule scène du film ou Moonee fond en larme !


Heureusement cette destruction est suivie par une scène de fin qui semble annoncer un début de reconstruction, et qui présente le bonheur et la joie enfantine comme apportés, non pas par Disney comme le film le montre tout du long, mais par le refuge dans l'amitié et l'insouciance de l'enfance. Comme un retour à la première partie du film.

Jo__L
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le 30 déc. 2017

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Jo  L

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