Raconté par ta grandmother (qui n'a plus toute sa tête)

Les plus belles gouttes de l'histoire du cinéma devant nos yeux ébahis... une lumière de qualité qu'elle est bonne, et bien de chez nous en plus, en cette époque made in France, que demande le peuple ? Bonne question tiens. Il demande quoi le peuple... des chinois qui volent ? il en aura (un peu). Des phrases vides de sens et des enjeux abscons pour satisfaire ses fantasmes concernant l'Asie et son cinéma ? il en aura (beaucoup). Si on pouvait accoler un réalisateur de festival à tout ça, nul doute que les oscars ne seraient pas loin.
Voilà le résultat, un film de Hong Kong sur une légende des arts martiaux chinois, réalisé par Wong Kar-Wai, réalisateur consacré en occident aux penchants internationalisants (film tournés à l'étranger, acteurs occidentaux, techniciens étrangers...). Qu'est-ce que ça vaut me demanderez-vous, impatients que vous êtes ?

Et bien c'est foutrement moyen ! La photo est belle comme de bien entendu, les costumes et les décors sont de qualité également, un emballage upper class donc, pour quelle garniture ? et bien pour moi le bât blesse...
La façon dont l'histoire est racontée, un peu bordélique et pas franchement intéressante empêche le spectateur de s'investir émotionnellement dans le film. Les personnages ? on s'en fout. L'histoire ? on s'en fout. Qui a sérieusement été intéressé par ces combats métaphorique où tout se règle parce que le jeune loup (petit aparté, Tony Leung a 50 balais et ça se voit, ça se voit même tout le film...) a réussi à chourer un bout de beignet au vieillard sénile qui régit la vie des écoles d'arts martiaux du quartier ?
Qui a vibré devant l'histoire dramatique de la fille du vieillard, qui se bat contre le fils maudit du clan et son amour pour Ip Man ?
Qui a compris les ellipses tellement absconses que je me demande si le film que j'ai vu n'était pas dans une version courte découpée en dépit du bon sens ? (remember 7 Swords ou Alexandre par exemple)

Alors bon. Soit. Ce n'est pas désagréable. Mais quand pendant le film on passe son temps à se dire : "Mais quelles belles gouttes d'eau !" c'est que le contenu nous accroche autant qu'une thèse sur la chevalerie en l'an Mil autour du lac de Paladru