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The Green Inferno : Eli Roth vs. le militantisme. [ATTENTION SPOILERS]

Justine [Lorenza Izzo], studieuse et idéaliste étudiante new-yorkaise, partage une chambre universitaire avec Kaycee [Sky Ferreira]. Au dessus du lit de Justine, on peut apercevoir l’affiche du film 37°2 le matin de Jean-Jacques Beineix, avec Béatrice Dalle.


Un dimanche matin, Justine et Kaycee sont réveillées par un groupe d’étudiants criant leur colère et revendiquant une justice sociale pour tous.


Un cours à l’université, évoquant la pratique de l’excision, provoque chez Justine nombreuses interrogations, notamment sur les droits des femmes en Afrique. Dès lors, elle se rapproche peu à peu d’un groupe de militants dirigé par le séduisant Alejandro [Ariel Levy].


Ce groupe d’activistes a pour projet de se rendre au Pérou afin d’arrêter une compagnie pétrolière qui est sur le point d'exterminer une tribu d'indigènes, en cherchant à obtenir les droits du terrain sur lequel vit la tribu, afin de le déboiser.


Justine est conviée à ce projet. Malgré les réticences de son père [Richard Burgi], avocat travaillant aux Nations Unies, et de son amie Kaycee, Justine accepte d’effectuer cette action « coup de poing » le temps d’un week-end.


Au Pérou, un contact nommé Carlos s’occupe d’acheminer les activistes jusqu’à la dangereuse et épaisse forêt amazonienne, en cours de déboisement.


Quelques tensions apparaissent, notamment en raison du comportement vicieux et exclusif de Kara [Ignacia Allamand], la petite amie d’Alejandro.


Malgré ces incidents, la mission se révèle être vraisemblablement un succès.


Sur le chemin du retour, l’avion de fortune transportant le groupe tombe en panne en plein vol et provoque la destruction de l'appareil, en pleine forêt. Les rares survivants, blessés et apeurés, sont loin de s’imaginer que l’horreur ne fait que commencer…


La tribu qu’ils tentaient de protéger n’est pas loin, et est en réalité cannibale !


Cette première partie du long-métrage [approximativement 45 minutes] se révèle être attrayante, convaincante et intelligente.


Dans la seconde partie, Justine, Alejandro, Jonah, Daniel, Amy, Samantha et Lars [les derniers survivants] sont emmenés de force au campement de la tribu.


On assiste alors au démembrement complet d’un protagoniste encore vivant… ainsi qu’à la dégustation de quelques parties corporelles de ce dernier. Cette scène gore se révèle être la seule et véritablement séquence « choc » de l’œuvre [pour public averti].


La suite aurait pu être glaciale et dérangeante. Néanmoins Eli Roth [le réalisateur et scénariste] en a décidé autrement…


On assiste à une incompréhensible séquence de masturbation, une incontrôlable diarrhée, à de la moquerie sur le végétalisme, ou encore au détournement d’attention de la tribu à l’aide de beuh péruvienne dissimulée dans le cadavre d’une militante qui a préféré le suicide au calvaire mené par les cannibales.


Humour noir ou blagues de mauvais goût ? Chacun est libre de choisir l’interprétation de ces éléments du scénario.


Pour ma part, je pardonne sans difficulté ces grotesques séquences en raison de l’originalité de l’œuvre, des sublimes décors naturels, du casting féminin convainquant, de la véritable tribu d’indigènes pour qui les caméras sont une toute première expérience [réussie], et surtout pour les messages proposés par Eli Roth : le militantisme est un leurre qui cache en réalité vanité et égocentrisme ; nous vivons dans une société hyper connectée, cette hyper-connexion est une arme [thème également abordé dans sa dernière réalisation, Knock Knock].


Eli Roth semble avoir pris un malin plaisir à malmener ces activistes qui se sont révélés être pour la plupart des imposteurs, dénués de véritable courage.


Néanmoins, les généralités ne sont-elles pas des raccourcis un peu trop simplistes, voire injustes ? Il n’y a qu’à observer le travail de l’association française L214 [Ethique et Animaux] qui nous permet de découvrir ce jour la cruauté dissimulée dans l’abattoir de la commune d’Alès dans le département du Gard. Images bien plus éprouvantes que celles de The Green Inferno.


En guise de dénouement, Eli Roth semble avoir choisi de se référer aux meilleurs films du genre pour conclure son œuvre : seule la gentille et bienveillante vierge mérite l’échappatoire. Elle choisit de protéger la tribu pour qui elle était venue se battre, en dissimulant son secret. [Pourquoi pas...]

Gaëtan_Robillard
7

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Créée

le 17 oct. 2015

Critique lue 530 fois

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