Voir le film

Quand la légende est plus belle que la réalité , on imprime la légende !

Si cette nouvelle adaptation très arty du poème de Gauvin et la légende du chevalier vert , apparaît comme une véritable rareté dans le paysage cinématographique actuel et l'imagerie de la dark fantasy en général , ainsi qu'un magnifique excercice de style dans la continuité des productions horrifiques des studios A24. IL trouve surtout un grand intérêt dans sa réinterprétation de la célèbre légende Arthurienne à travers les interrogations du cinéma de Lowery et un discours post moderne étrangement bien venu pour ce genre de récit initiatique ancestral .


Une vision très cinema indépendant, contemplative et suresthetisée, mais ou les interrogations sur la frontière entre le temps et l'espace identiques à celles de Ghost story ,trouvent ici une authentique justification sur la nature même des mythes et des légendes, en effet Lowery joue dès les premières minutes avec notre regard de spectateur et notre manière d'appréhender une histoire , notre suspension de crédulité et nos habitudes d'auditeurs . Il faut pour apprécier The Green knight accepter d'être dupé ,accepter de laisser le narrateur nous conter "son" histoire, permettre les circonvolutions du récit au détriment parfois de la logique ( que nous raconte cet incendie en second plan en début de film et dont l'intrigue semble complètement se désintéresser ? Une autre histoire ? Un souvenir lointain ? Un événement qu'on préfère oublier ?) Un récit annoncé comme héroïque qui promet la gloire et les chants semblables aux aventures d'un Conan le barbare assis sur son trône, mais dont il n'en sera rien, où plutôt les pérégrinations d'un chevalier impuissant, lâche et ejaculateur précoce qui doit affronter ses démons pour construire son propre mythe , punis pour son arrogance il devra parcourir un trajet symbolique et archétypal ou se croiseront voleurs de grand chemin ,des géants et un fantôme à la recherche de sa tête (dans une scène à l'épure très Bergmanienne) et ou chaque épreuves apparaissent comme autant de paliers psychanalytiques à enfouir au plus profond de son subconscient ou à combattre par décapitation ....


Le poème de Gauvin était surtout une fable sur la loyauté et la courtoisie , l'outil cinema va en produire un nouveau sens, un palimpseste sur la manipulation du récit par la puissance des images ,un mensonge perpétré par des hommes paralysés par la peur, l'appréhension, la mort ( le vieux roi ) et la crainte d'être oublié.

Florian_FASSETTA
8

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2021

Créée

le 17 janv. 2022

Critique lue 68 fois

Critique lue 68 fois

D'autres avis sur The Green Knight

The Green Knight
Cygurd
8

La couleur de la honte

De prime abord, la filmographie de David Lowery peut paraître au mieux surprenante, au pire incohérente. Après des Amants du Texas trop inféodés au premier cinéma de Terrence Malick pour pleinement...

le 31 juil. 2021

87 j'aime

2

The Green Knight
Sergent_Pepper
7

Fend la légende

Le prestige singulier rencontré par A Ghost Story avait fait de David Lowery un réalisateur attendu : l’homme, prolixe et éclectique, capable de s’illustrer dans des productions on ne peut plus...

le 4 janv. 2022

65 j'aime

5

The Green Knight
limma
8

Critique de The Green Knight par limma

The Green Knight c'est déjà pour Dev Patel l'occasion de prouver son talent pour un rôle tout en nuance à nous faire ressentir ses états d'âmes et ses doutes quant à sa destinée, ne sachant pas très...

le 22 août 2021

59 j'aime

2

Du même critique

Detroit
Florian_FASSETTA
10

Critique de Detroit par Florian_FASSETTA

Formellement, un réalisme friedkinien, à l’orée du documentaire, froid et névrotique. Dans l’intention, un engagement politique provocateur, un coup d’épaule à l’Amérique style Lumet. Oui, les films...

le 25 sept. 2018

6 j'aime

Rosemary's Baby
Florian_FASSETTA
10

Les Enfants maudits de l'Amérique.

Rosemary’s Baby, c’est un modèle d'angoisse contemporaine qui va inspirer des films comme l'Exorciste ou la Malédiction, ou plus récemment des hommages maladroits comme Mother ou Hérédité. Mais c’est...

le 1 mai 2019

6 j'aime

1

Le Guépard
Florian_FASSETTA
10

Critique de Le Guépard par Florian_FASSETTA

« Si nous voulons que tout reste pareil, il faut que tout change » Cette phrase, prononcée par Tancrède Falconeri ( Alain Delon ) à son oncle le principe Don Fabrizio Salina ( Burt Lancaster) et...

le 11 sept. 2021

1 j'aime