The History of Metal and Horror est le premier film documentaire de Mike Schiff et comme son titre l'indique il va explorer les liens qui existent entre les univers du cinéma d'horreur et celui du métal (pas l'acier, la musique). Si l'univers du cinéma horrifique m'est cher et familier en revanche je n'y connais presque rien en métal pour la simple et bonne raison que je n'ai jamais été fan de ce type de musique. Je suis déjà la preuve vivante que les deux ne vont pas forcément de paire, mais en même temps j'étais justement curieux de découvrir un univers qui m'était assez méconnu. Sauf qu'à l’arrivée j'ai la sensation qu'on apprend pas grand chose dans cet inventaire un peu foutraque, que le cœur du sujet n’occupe finalement qu'à peine vingt minutes du film et que forcément The History of Metal and Horror passe en peu à côté du sujet. Si la fiche IMDB du film indique une durée de 154 minutes, la version diffusée sur Shadowz ne dure que 101 minutes ce qui explique peut être le manque de profondeur de l'ensemble.
Tout d'abord Mike Schiff a la fausse bonne idée d'englober son documentaire dans une sorte de fiction post-apocalyptique qui outre le fait d'apporter un peu d’originalité de façade à l'exercice ne présente strictement aucun intérêt. On se retrouve donc avec le dernier survivant d'une épidémie qui trouve plusieurs cassettes dont une racontant l'histoire du cinéma d'horreur et l'autre du métal lesquelles vont fusionner dans sa télévision pour aborder le sujet promis par le titre. On est déjà à 15 /20 minutes de métrage perdu quand cette bonne trogne de Michael Berryman apparaît comme maître de cérémonie (Chouette !!) … Ensuite nous voilà parti pour une histoire version digest du cinéma d'horreur reprenant les grands tendances (Universal, Hammer, horreur viscérale de seventies, gore des années 80..) et les titres emblématiques du genre le tout commenté par des chanteurs, musicos et acteurs. Mouais, outre le fait que je ne connaisse pas la moitié des intervenants tout ceci n'est pas bien passionnant chacun y allant d'un petit couplet sur "c'est mon film préféré". Ensuite en cinq minutes vite expédiées on nous raconte l'histoire du métal, son origine, le groupe fondateur du genre (Black Sabbath) pour finir par nous dire qu'il existe aujourd'hui de multiples courants. Après notre bande métalleux évoquent leur premier choc horrifique de cinéma , là encore c'est sympathique mais objectivement pas très enrichissant si ce n'est d'apprendre que la télévisons américaine des années 60/70 diffusant des vieux films d'horreur était autrement plus cool que notre ORTF. On est déjà presque à la moitié du film et les deux univers continuent d'être traités presque séparément et même si les intervenants sont nombreux et sympathiques (Rob Zombie, Alice Cooper, Kirk Hamett, Corey Taylor, John Carpenter, Claudio Simonetti, Sid Haig, Tom Savini, Linnea Quigley ... ) et que le rythme est alerte on est en droit d'attendre un peu plus d'un documentaire qu'un simple inventaire des goûts des invités.
Dans sa seconde partie le documentaire mélange enfin les genres en montrant comment de nombreux groupes de métal se sont nourris du cinéma horrifiques pour établir leur looks, écrire leurs textes, créer leurs univers, faire leurs clips et monter des shows monstrueux. Pour moi qui encore une fois suis assez novice dans cet univers le film devient un peu plus captivant même si il passe à mon goût bien trop vite d'un groupe à un autre continuant sur cette sensation d'un inventaire bien plus qu'un documentaire. Un tour de piste rapide sur le visuel horrifique et gore des pochettes des groupes de métal, sur quelques bandes originales de films d'horreur utilisant le métal, sur quelques films traitant du sujet du rock énervé et sur les conventions et nous voilà presque à la fin quand enfin arrive LE SUJET du documentaire : qu'est ce qui réuni généralement les fans de films d'horreur et ceux de métal ? Enfin, mais bien trop tard, le film explore les thématiques communes, les à priori négatifs que partagent les deux univers souvent accusés de tous les maux du monde pour leurs liens supposés avec le satanisme et la violence, l'aspect transgressif et cathartique de ces deux mondes obscurs et sanguinolent et le bonheur de la marginalité dans laquelle se retrouvent les admirateurs des deux genres. Enfin le documentaire propose un peu de contenu et de profondeur, aborde des sujets et des thématiques bien plus vastes et passionnantes que de savoir quel est le premier film qui a fait peur à Charlie Benante (Je ne sais même pas qui c'est ??) . Et c'est quand ça devient vraiment bien que ça se termine … Frustrant !!
The History of Metal and Horror est un documentaire pas désagréable, mais j'ai clairement l'impression de ne rien avoir appris ou si peu. Du coup je reste des plus que circonspect sur l’intérêt du bousin.