Adultère et descente aux enfers.
En 2010, s’il y a eu un film coréen qui a fait parler de lui, c’est bien « The Housemaid » d’Im Sang-soo. Le film, remake de « La servante » de Kim Ki-Young sorti cinquante ans plus tôt, a obtenu quatre nominations au festival de Cannes, dont une pour la Palme d’or. Ces nominations au festival français sont méritées, surtout pour le prix de la mise en scène.
En effet, la mise en scène d’Im Sang-soo est magnifique. Il y a certaines scènes qui scotchent à son fauteuil, sans que l’on puisse expliquer pourquoi. Dans « The Housemaid », on constate une sorte de classicisme et de finesse qui s’accordent parfaitement avec le milieu bourgeois dans lequel évolue la famille employant Euny. Le riche mobilier contribue à la froideur de l’intrigue autant que les actes des propriétaires. Visuellement, le film est très abouti, c’est un bonheur pour les yeux.
Même s’il est parfois dérangeant, c’est une œuvre qui marque par sa beauté. Les acteurs, Jeon Do-Yeon et Youn Yuh-jung surtout, sont très bons, tout comme la musique composée par Kim Hong-jip.
Je regrette simplement que la fin soit si étrange malgré le fait qu’elle fasse un tel écho avec la toute première scène du film (SPOILER : dans les deux cas, une scène de suicide dans l’indifférence totale). Alors que la première en dit long sur la société coréenne moderne, la seconde est limite grotesque. C’est dommage car ce passage est en totale opposition avec la finesse à laquelle on avait jusqu’alors assisté.