Cartoon violent et sanguinolent signé Blumhouse Productions
Je pensais adhérer, vraiment je le pensais. Saletés d’attentes ! Scénario basique, déjà vu et revu mais publicité intrigante pour nouvelle surprise cinématographique annoncée ? Qu’a t-il donc de plus que tous ses films dont le scénario nous y fait repenser? Damon Lindelof, scénariste à qui l’on doit la série Watchmen, et, Lost, amène toujours des thématiques intéressantes poussant à réflexion. The Hunt pointe visiblement dans ce sens. Au delà donc de tout ce bourrinage cartoonesque à la seule vue de sa mise en scène, ces effusions de sang, têtes, corps explosés, et tout le tintouin, nous nous rendons compte que tous les participants malgré-eux ont un point commun. Vous vous doutez bien que ce ne serait pas drôle de vous dévoiler lequel. Tout ce que je peux vous dire c’est qu’il est plus que jamais d’actualité.
Quelque puisse être le fin mot de l’histoire, The Hunt se cherche. Satire de la société américaine et bien entendu de la violence qui en découle à cause de son port d’armes légal, toxicité des réseau sociaux, loi du plus fort avec ses gens riches au dessus de tous se servant de leur argent pour protéger leur face sombre et zigouiller n’importe qui sans avoir peur des conséquences, un autre coup de l’horreur pure où chaque protagoniste se passe le relais en tant que tête d’affiche (point sur lequel j’ai trouvé l’idée intéressante), le tout parsemé de si de là de moments absurdes ce qui casse l’ambiance et l’aura du film très rythmé. Une comédie noire? Un truc à prendre au sérieux? Je ne sais pas, les deux mélanges font qu’on ne sait plus trop comment prendre ce qu’on est en train de regarder. Habituellement, j’y arrive, ici, impossible.
Pas mauvais sur toute la ligne, certains points sont appréciables : une musique bien gérée s’amplifiant lors de certaines séquences apportant un coté musical rétro, le coté imprévisible, des petits moments drôles (la scène du train cachant des immigrés), des guests de folie dont la participation force le respect (Justin Hartley, Emma Roberts, Ethan Suplee, Hilary Swank), la mise en scène propre à la Blumhouse Productions livrant de nombreuses belles scènes d’action défoulantes (surtout pour sa dernière partie surprenante) et une Betty Gilpin transformée en une sorte de Jackie Chan au féminin (moins acrobatique), Bad Ass, capable de passer d’une femme froide à une femme grimaçante ne prenant pas au sérieux la situation dans laquelle elle se trouve.
Voila une deuxième raison pour laquelle j’ai eu du mal à adhérer alors que l’actrice dégage un quelque chose de fort, sortant du standard des actrices habituelles. Le film se tire donc une balle dans le pied à cause de son humour mal casé, mal écrit, mal mit en scène et totalement HS compte tenu de tout ce qui entoure la narration.
Et en plus, pour vendre le film, voila que le marketing essaye de nous duper une énième fois. Dans le genre film controversé, on a vu pire. Hostel, Saw, American Nightmare, Human Centipede, là le terme « polémique » était approprié. Ici, The Hunt joue plus dans la cour Série B. Ni plus ni moins qu’un slasher basique à l’Américaine. La stratégie marketing n’était pas la bonne.
Ca m’a fait penser un peu à Wedding Nightmare en un peu plus fun question gore/action mais clairement en dessous de mes grosses attentes après tant de battage avant et après sortie. Si vous voulez un bon film contant une histoire similaire, un bon petit « Battle Royale » ou American Nightmare 2/3 et Origines feront largement l’affaire.