Un film de mélangesréférences (à dire sans inspirer).
On dirait un film de fin d'études, c'est-à-dire une tentative pas désagréable de faire du cinéma, mais qui manque d'identité. Le problème n'est pas tant la mégalo du cinéaste (on s'en fiche pas mal) que son incapacité à nous accrocher. L'histoire est ce qu'elle est : deux types dans un phare, un dominant un servile, et ça se renverse, ça dit des vers, ça pète, ça crie, ça s'marre, ça picole et voit une sirène, ça meurt mais en fait non. C'est le côté gargouille. La gargouille, c'est le sourire forcé et baroque. Les acteurs ne cabotinent pas, c'est la direction de mise en scène qui est ainsi. Un film gargouille, pourquoi pas ? A condition de respecter les bases: l'étrange, l'horreur, la folie.
Parce que leur folie, on n'y croit pas du tout. C'est le côté tutu. La réalisation tutu, définition : de la broderie et de l'horizontalité. Trois principes appliqués ici : le champ contre champ, le travelling arrière, le gros plan. Et puis aussi de la musique très fort pour annoncer qu'il faut avoir peur, et des vagues pour suggérer le tumulte des âmes. Sauf que nous, on a pas peur du tout. Il y a une mouette (et une jolie scène où elle est massacrée), clin d'oeil à Hitchcock. Sauf qu'il aurait mieux valu inventer quelque chose, au lieu de clignoter des paupières.
Le fantastique signe une nouvelle fois sa place de parent 1 de la gargouille tutu : on verse dedans quand on n'a pas d'imagination. Deux types dans un phare qui deviennent fous, c'est pas novateur, c'est pas transgressif, c'est pas funny.
On reste insensible à l'intrigue même. Jolie scène finale avec des mouettes qui dévorent Ephraim. Réflexion : Prométhée, le phare le feu, la connaissance, la fol... ronpich.
La gargouille en tutu d'Eggers ne sera que 4ème ballerine à l'opéra de Kreatencinemenmarigen. Utile et divertissante, on ne se souvient même pas de sa couleur de cheveux.

Faust-In
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le 27 déc. 2019

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Faust-In

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