La note serait plutôt 8.5/10, mais la présence de Léa Seydoux et de son éternel air renfrogné me force à arrondir en dessous la note. Léa mise à part, le film m'a beaucoup plu, en particulier la première partie (bizarrement celle sans Léa).
Le film débute alors que le héros se fait larguer par sa femme et se retrouve donc dans un hôtel où il a 45 jours pour trouver une nouvelle compagne avant d'être transformé en l'animal de son choix (à savoir le homard, d'où le nom du film). Les gens doivent s'apparier en fonction de leurs signes distinctifs, par exemple "être myope" ou "avoir une belle voix" ou "être bon en maths"..., chacun essaye donc de mettre à profit le temps imparti pour trouvé quelqu'un lui ressemblant. Pour gagner du temps, chaque jour est organisée une "chasse aux loners", célibataires vivant dans les bois voisins en se cachant pour ne pas être transformés en animaux. Les pensionnaires de l'hôtel gagnent un jour de sursis par loner capturé.
Dans la deuxième moitié du film, le héros se retrouve justement recueilli par les loners, qui ont des règles de vie aussi strictes, si ce n'est plus, que dans l'hôtel. Ils vivent vêtus de K-ways, écoute de la musique électronique avec des écouteurs pour ne rien partager avec les autres et n'ont pas le droit de se mettre en couple.
Si j'ai un peu moins aimé la seconde partie que la première, j'ai tout de même été sous le charme de cet univers du début à la fin. Car tout participe à cette ambiance un peu spéciale qui m'a tant séduite, les silences, les ralentis, la luminosité, les couleurs, les décors... Tous les détails de cette dystopie sont bien pensés, rien n'est "surexpliqué", ce qui permet d'admettre que le monde est ainsi, ce qui le rend crédible. La transformation en animal par exemple pourrait vite sembler bizarre, tirée par les cheveux, etc, si le film s'appesantissait dessus pour l'expliquer. Ici elle est juste admise, normale et au final le spectateur ne se triture pas le cerveau dessus.
Donc ce qui m'a plu dans ce film, c'est cet univers bien pensé, bien ficelé, où aucun détail n'est laissé au hasard, et l'ambiance, à nulle autre pareille. Pas de rires, pas de sourires, pas de cris, peu de pleurs, un univers où les gens ont très peu de sentiments, où le flegme est roi... Dans une moindre mesure, j'ai également apprécié l'humour noir et la critique un peu cynique de la société, mais si cela manquait parfois de subtilité (on donne des enfants aux couples qui ont des problèmes pour les consolider).