"Roméo et Juliette" raconté par Kafka : qui se ressemble, s'assemble

Le titre ma petite gribouille raconte à mon sens bien le film ou du moins mon ressenti de celui-ci. Le réalisateur grec avait déjà pondu l'ovni Alps. L'idée était bonne mais la forme empâtée. Ici il a de nouveau une idée (vraiment) originale et qui ne peut être comparée aux faiseurs, notamment américains.
Nous sommes dans un univers parallèle au notre ou bien dans un futur anticipé et cauchemardé qui, au fond, est notre présent. On y est forcé à être en couple car être solitaire est un échec social mais à force d'être solitaire on devient agressif, car en proie au doute dans la grande forêt de notre âme.
Et puis… et puis Léa Seydoux est moins énervante que d'habitude et surtout Colin Farrell semble bon ! Evidemment son rôle est glaçant. Pas trop d'efforts à faire. De toute façon ce n'est pas un film qui met les acteurs en avant mais la symbolique, la signifiance et au bout du compte l'absurdité des situations. Il peut faire penser par moment aux impressions que peut laisser un livre d'Albert Camus comme L'Etranger ou La Chute.
Il faut tout de même souligné que la deuxième partie du film s'essouffle et que le film sera décrié car il peut apparaître comme superficiel. Il ne l'est pas mais il accuse une certaine lenteur, un faux-rythme indolent et insolent. Pourtant certains passages nous montrent clairement les hypocrisies de la société, le conditionnement de nos cerveaux, l'horreur du quotidien. En cela ils parlent de notre société dans ses différents facettes. Et peut être même un peu de spiritualité ou au moins de connexions entres les vivants. Par exemple lorsque le personnage principal dit que s'il échoue à se mettre en couple i choisira d'être un homard. La gestionnaire de l'Hôtel ou les célibataires sont reçus le félicite car la plupart des gens veulent devenir un chien, ce qui explique qu'ils pullulent et que beaucoup d'espèces menacées disparaissent au bout du compte. Il est vrai enfin qu'il y a aussi certaines idées un peu vulgaires qui ne sont pas d'un intérêt évident au récit.
Au final un film puzzle mais pas casse-tête qui nous présente une version grecque, décalée et poétique du Meilleur des Mondes. Décidément, un film qui fait surgir de littéraires réminiscences …

Fiuza
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le 12 nov. 2015

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Fiuza

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