James Gray est un réalisateur que j'ai découvert il y a seulement quelques mois. En effet, on le classait comme les nouveaux grands metteurs en scène / auteurs américains avec J.C. Chandor et Jeff Nichols. Bref les héritiers du Nouvel Hollywood (période que j'adore énormément). Je n'avais pas encore eu l'opportunité de voir ses films (ce qui ne saurait tarder) et quand j'apprends, qu'il décide de faire son « Apocalypse Now », j'ai tout de suite décidé d'aller le voir, et en ai fait une de mes plus grosses attentes.
Alors qu'on se le dise, The Lost City of Z n'atteint pas le niveau du chef d'oeuvre de Coppola, mais cela n'en fait pas un mauvais film pour autant, au contraire The Lost City of Z, est un excellent film, voir même peut-être un chef d'oeuvre, mais ça seul le temps nous le dira. James Gray arrive a créer un film incroyable, oppressant mais qui nous fait aussi voyager au cœur de l'Amazonie.
On va commencer par la musique que je trouve vraiment très bonne, pas exceptionnelle, mais bien en accord avec le film. C'est Christopher Spelman qui s'occupe de la B.O et qui est habitué à la musique des films de James Gray, c'est donc la première fois que j'écoute une de ses partitions. Et cette dernière est complètement en adéquation avec le film. Christopher Spelman arrive à créer des envolés lyrique (notamment quand le Major Percy Fawcett découvre pour la première fois l'Amazonie, avec une partition très similaire à la Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak), mais aussi épique dans les moments intenses. Mais il sait aussi créer des musiques oppressantes qui correspondent bien à l'atmosphère amazonienne.
James Gray utilise aussi très bien la musique, il sait quand l'utiliser pour donner plus de puissance émotionnelle à une scène, mais aussi quand il ne faut pas l'utiliser, pour créer un sentiment de réalisme, quasi documentaire, dans certaines scènes, mais aussi pour laisser la nature s'exprimer, ce qui donne beaucoup plus de puissance au film. Rien à redire au niveau du mixage sonore, qui est impeccable.
Pour ce qui est des acteurs, ils sont tous habités par leur rôle. Charlie Hunnam (Pacific Rim, la série Sons of Anarchy) joue parfaitement bien le rôle du Major Percy Fawcett. Idem pour Sienna Miller (American Sniper, Live by Night) qui joue très bien la femme indépendante et la mère de famille. Robert Pattinson (Cosmopolis) et Tom Holland (Au cœur de l'océan, Captain América : Civil War) sont eux aussi très bon, notamment lors des scènes en Amazonie. Et enfin mention spécial à Angus MacFadyen (Braveheart) qui arrive a jouer un personnage nuancé, en quête de gloire.
Passons ensuite sur la photographie de Darius Khondji (Delicatessen, Seven), qui est tout simplement sublime. J'adore ce côté sépia, qui fait ressortir, le côté antique et sauvage de l'Amazonie. Mais aussi le côté âpre, morne de la civilisatison britannique. La mise en scène de James Gray est aussi très bonne avec des plans d'une beauté et d'un classicisme incroyable. On ressent bien évidemment l'influence de Werner Herzog avec son chef d'oeuvre Aguirre, la colère de Dieu, mais aussi Apocalypse Now de Coppola. James Gray sait mettre en scène la nature sauvage, tel un Terrence Malick, mais sait aussi filmer ses personnages et leurs obsessions.
Et enfin, le gros points fort du film, son scénario, qui est tous simplement incroyable. James Gray a voulu nous montrer la grandeur de l'homme, ce qui fait qu'il reste dans l'histoire : l'idéalisme. Tout le film, nous montre que le Major Percy Fawcett est un idéaliste, qui veut inscrire son nom dans l'Histoire, mais aussi la réécrire. Et pour réaliser son rêve, il est prêt à tout, même abandonner sa famille, ou risquer sa propre vie. Et sur ce sujet là, je suis obligé de faire une comparaison avec Alexandre d'Oliver Stone, qui décrit exactement la même chose, l'idéalisme, le rêve de leur personnage principal. Et pour ces deux réalisateurs, cette idéal est nécessaire à l'homme, c'est ce qui nous fait avancer dans la vie, c'est cela qui différencie les Illustres des simples personnes. Et pour Stone et Gray, c'est le but de la vie, même si pour cela on doit tout quitter, tout perdre. Le personnage du Major Percy Fawcett est un idéaliste, un homme qui veut réaliser son rêve, et pour cela il quitte tout. Et ça, c'est incroyable.
J'ai finalement qu'un seul reproche à faire au film. Il est trop court pour tous ce qu'il raconte. En effet, le film se déroule entre 1906 et 1930. Et 2h20 ne permet pas de tous raconter. On en arrive donc, à une succession d'éclipse plus ou moins longue, ce que je trouve dommage. J'aurais bien rajouté au moins 45 minutes. Mais The Lost City of Z reste tout de même un incroyable film, qui sera sans doute un de mes films préférés cette année.

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le 23 mars 2017

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Rheyl

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