Sorti en 2008 au Japon, voici que The Machine Girl pointe enfin le bout de son nez en France. Folie sortie du cerveau de Noboru Iguchi, qui s'était déjà fait remarquer avec Sukeban Boy, elle n'est pas sans rappeler le Versus de Ryûhei Kitamura, pour son humour déjanté et son gore démesuré qui ferait passer Braindead pour une comptine pour enfants.
Ami (Minase Yashiro) est une adolescente relativement normale, elle est populaire et brillante, mais doit s'occuper de son frère cadet, Yu (Ryôsuke Kawamura), suite au suicide de leurs parents, accusés à tort de meurtre. Seulement Yu a un gros problème, il est le souffre douleur du fils du Yakuza local, et se rebellant, finira par se faire tuer. Ami échouant dans sa vengeance, elle se fera trancher le bras, puis, après avoir réussit à s'enfuir, sera recueillie par des amis qui lui concevront une sulfateuse pour remplacer son membre.

Dés le début on sait à quoi on a à faire, le film n'assumant jamais le sérieux et dont tous les événements tragiques ne sont que des excuses pour des déluges de sang toujours plus incroyables. Tout est surjoué, caricatural et ridicule, mais c'est ça qui fait que le film fonctionne. Les effets-spéciaux sont assez cheap, tout comme l'étaient ceux de Braindead, et voir les incessants jets de sang façon système d'arrosage automatique ne font qu'en rajouter encore plus à l'hilarité du spectateur. On notera également les membres en plastique qui volent, qui font tellement faux qu'il serait impossible de prendre tout cela au sérieux.
Pour ce qui est du scénario c'est on ne peut plus basique, toujours à font dans le stéréotype du revenge-movie, et fait de cette production ce qu'aurait pu être Kill Bill si Tarantino s'était amusé à faire n'importe quoi. Oui, il faut l'avouer, on est en plein Grindhouse, et nous sommes bien plus proches de cet esprit grand-guignol des années 70 que ne l'était par exemple Planète Terreur.

Bref, The Machine Girl est une excellente surprise, probablement la meilleure depuis Versus, et l'on regrette de ne pas avoir plus d'oeuvres de cet acabit à se mettre sous la dent. Rarement on aura vu aussi débile et jouissif, et on ne pourra qu'applaudir Iguchi d'avoir pris l'initiative de nous renvoyer à nos années Braindead/Evil Dead. A noter également que les producteurs, Fever Dreams et Nikkatsu ont d'ores et déjà annoncé la sortie de Tokyo Gore Police, autre perle dans le même registre, qui arrivera dans les bacs le 15 février 2011.
Pour conclure, si vous êtes prêt à mettre votre cerveau sur pause et embarquer pour une heure et demie de gore absurde sous stéroïdes, ce film est fait pour vous.
Mention spéciale pour la scène de la torture à coups de clous dans la gueule, moment terriblement drôle, un parmi tant d'autres...

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le 17 janv. 2011

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