A la fois repoussant et captivant

Je zappe sur Netflix avec une copine, on cherche un film à regarder. On tombe sur The Machinist, je lui dis, "ah tiens c'est le film pour lequel Christian Bale a perdu beaucoup de poids". On se dit qu'un tel effort mérite qu'on regarde le film, alors on le lance.

Dès le début, la couleur est annoncée. Enfin, c'est plutôt l'inverse : les couleurs sont quasiment ôtées des images, ce qui installe déjà une ambiance angoissante. Puis, dès les premières minutes, on découvre le corps squelettique du personnage principal et on se demande vite si on va réussir à supporter cette vue pendant l'heure et demie restante.

Les scènes défilent et, persuadée qu'il s'agissait d'un film sur l'anorexie (comme je l'explique souvent, je regarde rarement les bandes-annonces), je suis perplexe de la tournure que cela prend. Le personnage est plus qu'anorexique, il est clairement perturbé, insomniaque et, quelque part, un peu asocial.
Avant la scène de l'accident à l'atelier, que je n'ai pas pu regarder car je déteste les trucs gores, je me demandais où le film voulait en venir. Puis, j'ai vite compris que le personnage était encore plus dérangé que ce que j'imaginais.

Alors, vient ensuite toute la force du film : on s'imagine plusieurs hypothèses qui expliqueraient la série d'événements étranges qui se produisent, les gros plans sur des objets a priori sans grande utilité, et on se demande même si, à la fin du film, on aura notre explication. Celle-ci arrive finalement et, même si elle n'était pas très compliquée à deviner, il y a des petits détails qui étonnent quand même.

En bref, sur le film en lui-même plus que sur son déroulé, l'ambiance est tout simplement géniale. J'ai été angoissée du début à la fin, j'ai souvent changé d'hypothèse sur l'explication finale. Comme je l'explique dans le titre, j'ai trouvé le film à la fois repoussant, on n'a pas envie de regarder ce corps squelettique, et à la fois captivant car on attend avec impatience le dénouement. Et mon dieu quel bon acteur ce Christian Bale. Au-delà de sa transformation physique, son jeu d'acteur est parfait.