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Dès le début du film, on remarque déjà la touche personnelle du réalisateur ; c'est long, c'est lent, et silencieux. Très silencieux. Il n'y a que très peu de dialogue, les personnages ont l'air vides.


Dans The Neon Demon, on pourrait penser que le réalisateur a voulu rendre ses personnages comme tel. Ils sont froids, n'ont pas l'air d'avoir beaucoup de sentiment, et nous n'en avons pas non plus pour eux. Ils ne sont pas attachants ; la jeune nouvelle a perdu ses parents, on le sait, et c'est tout. Je n'ai personnellement ressenti que très peu de compassion, alors que pourtant, les parents c'est important.
Difficile aussi de s'attacher aux deux autres mannequins, dont on connaît à peine le prénom. Elles sont là, elles sont jalouses mais c'est tout. Tout ce que l'on sait d'elles concernent l'extérieur (la beauté, l'esthétique) et non l'intérieur d'elles-mêmes, ce qui justement nous empêche d'éprouver quoi que ce soit pour elles ; et cela d'un point de vue esthétique (des cicatrices sur le torse), mais aussi du dialogue. On sait qu'elles ont eu recourt à la chirurgie point barre. Elles ne sont qu'objet. On pourrait penser que ce film est le reflet d'une critique sur le milieu de la mode, où les filles se bouffent de l'intérieur (pour le coup, on peut même en parler au sens propre dans ce film, dans lequel on peut noter une once de..cannibalisme), elles ne pensent qu'à elles, qu'à briller et qu'importent les autres. Elles tuent sans crainte, sans scrupule et sans regret, et agissent de la sorte comme s'il s'agissait d'une chose banale. Dans ce film, le crime perd tout son sens, il est comme "désagravé".


On pourrait également se dire que c'est une critique portée sur l'objetisation de la femme. On ne les considère pas comme femme, mais comme une beauté, comme lorsque le créateur répète sans cesse que "la beauté ne fait pas tout, elle est tout".


Alors très bien, quoi qu'il en soit, critique ou non, c'est ce que l'on comprend. Mais il n'y a pas que les personnages qui sont vides. Le fond est vide. Il ne se passe rien.


On peut ainsi dire que c'est une bonne critique de notre société, car notre société est dans l'excès et ce film aussi. Rappelons quand même que lors d'une séance photo, l'une des deux mannequins vomit un oeil que l'on suppose être celui de la jeune fille, et sa pote, sans se soucier de celle qui agonise, le bouffe. Elle bouffe un oeil arraché, après qu'il ait été bouffé et vomi. Tout va bien.


Les plans sont beaux, c'est très esthétique, comme le veut d'ailleurs le thème de ce film.


MAIS je me suis fais chier, et je pense que pour pouvoir établir une critique percutante, il faudrait davantage sensibiliser le public en faisant en sorte qu'il s'attache plus aux personnages. Le film a été fait comme tel car c'est ce que voulait le réalisateur. Un monde où la sensibilité n'est pas. Où les sentiments n'existent pas. La compassion non plus. Et ça fonctionne, seulement pas sur le public je pense. Alors oui c'est choquant, oui ça marque, mais rien de tout ça ne m'a touché, sûrement parce que cela manque de crédibilité et que c'était l'excès de trop.

CamilleCastel
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le 15 nov. 2016

Critique lue 215 fois

Camille Castel

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