Nicolas, je suis triste. Non même plus que triste, en colère. Tu m'as fait faire jusqu'ici des choses de dingue, j'ai traumatisée ma famille avec Valhalla Rising que j'ai littéralement vu en boucle, il doit y avoir sur Paris quelques employés d'un cinéma qui, au moment de la sortie d'Only God Forgive, ont du se dire que je n'avais pas d'amis et pas de vie, j'ai même dernièrement fait une course contre la montre à des milliers de kilomètres de chez moi pour pouvoir te rencontrer et échanger avec toi. Autant te dire qu'un nouveau film de toi qui sors, pour moi c'est Noël!


D'ailleurs pour celui-ci, avec mon cow-boy, on a fait deux heures de route aller-retour pour pouvoir avoir de la v.o. et ne pas se gâcher nôtre (mon) plaisir, autant te dire qu'on était motivés.... Mais, mais, mais! Pourquoi? Hein, dis, pourquoi tu m'as fait ça? La séance, je l'appréhendais, j'avais eu deux sons de cloches, d'un côté certains éclaireurs très enthousiastes (toi-même tu sais, spéciale casse-dédi), des amis un peu sceptiques, et d'autres amis très très déçus. Et moi je voulais, je jure que je voulais, rejoindre le camp de mon éclaireur enthousiaste, je rêvais d'une romance sans nuage quoi! En plus, tu m'avais dit lors de cette séance de questions-réponses que tu avais fait là un film sur la féminité, je ne pouvais pas être plus intriguée!


Et donc c'est ça, la féminité pour toi, Nicolas? Après tout ce que vous nous avez dit de votre amour ta femme et toi, c'est ça qu'elle mérite comme film dédié? La femme est donc une coquille vide qui adooooore ou déteeeeeste se regarder dans le miroir, rêve de ressembler à un ceintre, et c'est tout?


Très franchement, je ne suis pas rentrée dans ton film une minute.... Tu m'avais dit qu'Elle était fascinante, qu'on ne pouvait pas se détacher d'elle au même titre que de Ryan, mais Ryan moi je peux le regarder se triper sur ses mains trois heures s'il le faut, mais soit comme le dit le cow-boy tu lui as demander d'être vide, soit Elle a en plus le charisme d'une huitre. Et même pas d'une sauvage. Elle se contente de tirer la gueule, et de ne pas avoir de seins pendant 2h. Génial.
Et pourtant, elle réussit l'exploit d'être effectivement plus belle que ses consœurs, et plus intéressante, c'est dire.


Quant à l'histoire, quelle histoire? Une gamine de 16 ans, orpheline de surcroît, monte à Los Angeles pour devenir mannequin. Elle est belle, et jalousée. Ouais, et alors? Où sont les obstacles? Il est dit dès le début qu'elle y arrivera, et elle y arrive. Avant que ses petites copines ne décident de la crever, personne ne lui met de bâton dans les roues. Donc pendant une heure quarante-cinq, ce qu'il se passe, c'est qu'elle est mannequin, elle est jolie, et les autres sont pas contentes. Wouaouh, je mouille.


Et comme au bout d'un moment t'as craqué, la violence te manquait, ben sur le dernier quart d'heure tu nous enchaînes meurtre, cannibalisme, hara-kiri et accouchement dans le sang. Comme c'est un film sur la "féminité" et que légalement tu pouvais pas filmer Elle a poil, tu te rattrapes aussi sur les nichons, et autres culs.


Et alors? Ca dit quoi ton truc? Que faut pas courir après la beauté? Que la nécrophilie c'est glauque? Que vaut mieux mâcher un œil avant de l'avaler? Quoi? Elle est où la tension, la fascination? Je sais pas toi mais moi rester scotchée devant mon écran à regarder deux pouffes se crêper le chignon, ça me secoue pas le coco. Il n'y a pas l'étrangeté que j'ai pu trouver dans Valhalla ou Only God, qui fait que je suis obligée de regarder et que je peux voir le film plusieurs fois de suite sans me lasser. Des prouesses visuelles? Non, même pas! Tout est clipesque, y a des strombinoscopes, dingue, et t'as vu, Elle est dans le noir, et elle s'embrasse, et ...


T'es bien sûr que c'est toi qui l'as réalisé ce film? Dis moi non, et je te laisse une seconde chance..

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le 25 juin 2016

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EIA

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