Nous rencontrons des problèmes techniques sur la partie musique du site. Nous faisons de notre possible pour corriger le souci au plus vite.

Refn réussit avec son 10ème film ce que beaucoup d’auteurs ne parviennent pas à accomplir : se renouveler en gardant une cohérence. Du furieux Pusher au lancinant The Neon Demon, le cinéaste danois s’est déjoué de sa pulsion du réalisme afin de poursuivre dans la recherche de l’artificialité, virage abordé avec Bronson.


L’industrie de la mode comme royaume du fake devient donc le nouveau terrain de jeu du danois, tout en gardant une certaine obsession du corps, qu’il pousse dans ses retranchements. A la manière d’un Tarantino en début d’année, Refn atteint avec The Neon Demon le paroxysme de son cinéma, puisque ses trois thèmes récurrents (le beau, la mort, et le corps) font accord avec le fond, d’un léché prodigieux, et soigneusement magnifié par sa nouvelle directrice photo, Natasha Brayer. La beauté au service du faux, le faux au service de la beauté.


Paradoxalement, c'est la bien la beauté pure, la beauté véritable et réelle, sans artifice donc, que l'on suivra durant ce dur périple vers la gloire en forme de cauchemar. Elle Flanning, arborant un regard innocent et juvénile durant la première heure, puis pleine de charme glacial et obscur dans la seconde, se démène au milieu des autres mannequins, dont la date de péremption ne dépasse pas les 21 ans. Dans un monde où tout le monde porte un jugement à votre égard, qu'il soit néfaste ou non, cela impliquant sur la personnalité de cette anti-héroïne, la nature qu'a NWR à faire de ces personnages des allégories prend forme, le tout plongé et appuyé par une mise en scène symbolique.


La forme si ingénieuse et identitaire du cinéaste danois n'aura donc rarement été si raccord avec son contenu.

Créée

le 8 juin 2016

Critique lue 294 fois

7 j'aime

Blonde Vega

Écrit par

Critique lue 294 fois

7

D'autres avis sur The Neon Demon

The Neon Demon
Antofisherb
5

Poison Girl

Bon allez, pas d’introduction bien tournée pour cette fois, pour éviter toute confusion et parce qu’on colle des procès d’intention au film pas tout à fait pertinents, je vais commencer par quelques...

le 8 juin 2016

196 j'aime

45

The Neon Demon
Gand-Alf
5

Beauty is Everything.

Le temps d'un plan, j'y ai cru, au point d'en avoir une demie molle. Le temps d'un opening theme fracassant, me renvoyant au temps béni de Blade Runner, et dont les basses me parcourent l'échine avec...

le 20 juin 2016

194 j'aime

6

The Neon Demon
Sergent_Pepper
8

Splendeur et décadence.

La plastique, c’est hypnotique. La bande annonce, le clip, la publicité : autant de formes audiovisuelles à la densité plastique extrême qu’on louera pour leur forme en méprisant le plus souvent...

le 13 juin 2016

149 j'aime

19

Du même critique

Drones
Charly_Lemaire
3

Muse est mort.

C'est un fan absolu des premières années qui écrit ces quelques lignes, bien attristé par l'heure d'écoute écoulée. Malgré le soleil rayonnant dehors, c'est un jour bien sombre qu'est ce 8 juin...

le 8 juin 2015

6 j'aime

4

La Tête haute
Charly_Lemaire
7

Quand Mommy rencontre Adèle...

C'est peut-être un peu lourd comme titre de critique, mais au moment où j'écris, je ne peux que penser aux derniers chef-d'oeuvre respectifs de Xavier Dolan et Abdelatif Kechiche. Tout d'abord de...

le 28 mai 2015

2 j'aime

La Loi du marché
Charly_Lemaire
4

Lindon Forever.

Ce film me confirme une chose : Vincent Lindon est le meilleur acteur français à mes yeux. D'ailleurs, en ayant lu plusieurs critiques, je me rends compte que beaucoup des détracteurs de ce film lui...

le 23 mai 2015

2 j'aime

4