Je n'aime pas commencer une critique. Je passe toujours une dizaine de minute à écrire un bout de phrase, puis l'effacer, puis recommencer, puis effacer à nouveau, puis ... Enfin, tu m'as compris ami lecteur. Je vais donc laisser libre cours à ce qui peut s'apparenter à mon instinct et écrire comme ça vient. On verra bien. Tu me jugeras dans les commentaires.


Nicolas Winding Refn, ou NWR pour les intimes et les raccourcis, attise ma curiosité depuis que je l'ai découvert avec Drive. Ça avait été le début d'une belle histoire. La trilogie Pusher et Bronson ont confirmé le bien que je pensais de lui, et je le classais immédiatement parmi les réalisateurs contemporains qu'il fallait suivre. J'ai ensuite vu Vhalhalla Rising. Mouais. Une petite coquille glissée entre Bronson et Drive. Quant à Only God Forgives, je ne l'ai pas encore vu. Je me devais donc d'aller voir The Neon Demon, d'autant plus que depuis sa sortie, chaque personne l'ayant vu me glissait "il est top, fonce !". Sans compter que c'est l'Euro. Et moi, le foot, j'aime pas ça. A la bande de braillards en terrasse qui hurle à la mort dés qu'un gugus touche une balle, je préfère la douce tranquillité d'une salle de cinéma à presque vide.


The Neon Demon donc. Voyons le bestiaux. L'histoire d'une fille qui débarque en ville de son trou paumé pour devenir mannequin. On va alors suivre le parcours de cette dernière, Jesse, et assister à son ascension. Le film sera donc autour de cette thématique du mannequinat. Exercice périlleux, mais pendant un temps, je me suis dit qu'il allait s'en sortir, me surprendre. Cela n'a duré qu'un temps. Le temps de se rendre compte que le film est vide, terriblement vide et très pompeux.


Le thème avait déjà tout pour être un thème casse-gueule : comment parler de ce milieu sans tomber dans le déjà-vu/lu/entendu ? Le pari était sacrément culotté. Mais là, dés le début, avec cette histoire de jeune fille, Jesse, débarquant dans une grande ville pour y faire une carrière de mannequin, tu sens que les clichés, tu vas les bouffer par pack de 12. D'abord les personnages, avec une Jesse qui va passer de petite fille timide à connasse prétentieuse parce qu'elle réussit; les "vieilles" mannequins prédatrices; la super-copine-qui-n'est-en-fait-pas-une-super-copine-mais-une-malade; et j'en passe.


Mais ce n'est pas le seul problème ! Les dialogues sont affreusement idiots, à l'exemple de cette scène dans le restaurant (ou le bar je ne sais plus) avec cette tirade magnifique du créateur de mode sur la beauté; ou encore la stupidité de la réunion WC sur les rouges à lèvres. D'ailleurs lesdites commodités se trouvent dans une boîte de nuit où sont entassées telles des knacks, pas moins de 10 personnes ! Wouhou ! Même dans la boîte de nuit paumé de mon coin paumé il y a plus d'ambiance, seul le style vestimentaire change.


Côté réalisation, on est sur du lourd, mais du très lourd. Alors oui, je l'avoue, certains plans sont jolis, avec toutes ces couleurs feutrées, et la BO est cool. Seulement, pris dans l'ensemble, on est face à un film très prétentieux, qui se prend au sérieux, mais genre grave au sérieux. Et ça, dés le début et ce petit "NWR" accolé au titre du film, on peut s'en douter. Si encore le propos suivait, je pardonnerai tout ou partie à Nicolas, mais là, que nenni ! Peanut !


Retirons tout de même un point positif pour NWR avec ce film, c'est que s'il échoue dans sa quête de succès cinématographique, nul doute qu'en tant que réalisateur de publicité de parfum, il trouvera la gloire qu'il mérite.

Tovaritch
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le 16 juin 2016

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