Orgueil et...préjudice

The Neon Demon est un véritable gâchis puisqu'il aurait pu être déjà considéré comme un des meilleurs films de l'année.

Le film s'inscrit dans la contre-culture ce qui va en faire rougir certains que cela soit dans un envoutement affectif ou colérique. Premièrement le film n'est pas ce qu'il prétend être, un film d'horreur. Fantastique aurait été plus correct . Et c'est justement cette fantaisie qui est dérangeante puisque même si elle est présente aussi dans la première partie, elle est très bien dosée, arrive en douceur et amène des scènes esthétiquement jolies et parfois poétiques. A la seconde partie cela vire au cauchemar autant pour moi que pour l'ambiance du film. Fini la douceur, les d'informations constructives, il ne reste seulement que la sémiologie. Le film vend énormément de surréalisme que l'on pourrait voir dans les contes, mythologies, et désolé de le dire mais aussi dans la religion. Cependant être aussi démonstratif à partir " de l'instant après le défilé ", cela amène carrément un second film. Ce qui amène à croire qu'il n'a pas été tourné et même écrit dans une continuité logique. Autre rythme, autre thématique complètement en-dessous de la première partie. Le pire c'est que cette partie de surréalisme va prendre le dessus sur tout le film et constituera l'essentiel de nos pensées à la sortie du cinéma. Cet écrasement ne rend pas honneur à la première partie et même au monde du mannequinat . Car oui si le film peut montrer d’une certaine façon la difficulté d'entrer dans ce domaine là , l'amour de soi qui prend le dessus ( et qui est exactement ce qu'il fallait traiter ) devient... je le dis encore une fois surréaliste car mal amené. Si il y a une version de 30 minutes de plus entre ces 2 parties je suis sûr que cela serait mieux passer à mon égard. Mais pour moi il manque un arc narratif important. Je dis ça car cette prétention de réalisateur cherchant à faire de l'expérimental pour faire de l’expérimental ne m'a pas octroyé du plaisir. Cela est vraiment difficile de faire apprécier à son public ce style de composition dans un film, et j'insiste qu'il faut savoir l'amener et pas le balancer pour se donner un genre. Et en cet instant j'ai de la non sympathie à donner à cet homme qui aurait pu faire de son film un chef-d’œuvre si il aurait gardé les pieds sur terre un peu plus longtemps.

Par contre oui c'est vraiment, vraiment beau, ces lumières et couleurs nous font fantasmer, tout étant accompagnées de l'OST composée par Julian Winding . De l’électro expérimental qui marche du feu de dieu. Chaque plan mériterait d'être mis en pause et de le contempler. Et j'insiste bien que la première partie vaut son pesant d'or. Et puis Elle Fanning....qu'est ce qu'elle est belle ! Chaque personnage est un caméléon, il y a une adaptation à prendre. Le confort n'a pas sa place dans ce domaine "artistique ". Oui,La beauté dans ce film est un art et c'est la première qui comprend cela qui sait comment s'en servir en tant qu'arme. Et lorsque un bref instant ces femmes sont dans leur zone de confort, elles deviennent plus méfiantes car personne ne reste à sa place. Tout construit cet éternel changement qui crée la beauté et la peur de l'instant vécu qui peut être perdu. La plus grande crainte chez une femme belle, je dirai même qui se trouve belle...c'est de vivre une indifférence à travers une autre femme ou de son public.

La déception de ce film n'est pas qu'il est mauvais, mais qu'il avait mieux à vendre.