Kiss Kiss Bang Bang, c'est vrai, ça remonte à loin maintenant. Onze ans très exactement, et je me demandais quand Shane Black allait renouer avec la comédie déjantée et un bon buddy movie des familles. Alors, quand j’ai vu la bande annonce de The Nice Guys, autant vous dire que je me suis dit qu'il avait tout d'une bonne surprise, même s'il en montrait un peu trop et après un Ave, Cesar ! des frères Coen un peu faiblard. Eh ben, je n'ai pas été déçu. On retrouve ce qui a fait la force de son film précédent dans le genre, c'est à dire la mise en scène d'un duo mal assorti : ici, c'est Russel Crowe, dans le rôle de Jackson Healy, et Ryan Gosling dans celui de Holland March. Tous deux recherchent une certaine "Amélia" qui serait impliquée dans une affaire pas très nette. Bien entendu ce ne serait pas drôle si les deux n'étaient pas opposés physiquement (Healy est corpulent, March une grande bringue) et dans leur caractère : au tempérament bourrin et sans manières de Healy s'oppose un March plus intellectuel, mais aussi plus maladroit, au grand dam de sa fille. Parlons en justement, de sa fille. C'est le sidekick qui finalement par son astuce, sauvera le duo plus d'une fois. Il faut féliciter Shane Black d'avoir trouvé Angourie Rice et j'espère revoir cette jeune fille dans d'autres films tant elle est excellente ici.
Le film a un bon rythme et on ne s'ennuie jamais dans cette comédie policière qui se passe dans une ambiance 70's. Il alterne entre scènes très drôles pour ne pas dire WTF
la scène avec l'abeille parlante dans la voiture... juste du grand n'importe quoi
et scènes d'action bien badass. Le tout accompagnés de dialogues souvent à double sens, souvent transgressifs sur certains sujets, comme des vannes sur Hitler, et portant aussi sur la chose. Bref, du Shane Black comme on aime. Et il faut avouer que l'homme est aussi à l'aise dans l'écriture que dans la réalisation. Parlons-en justement : Shane Black nous décrit un Los Angeles crépusculaire, so 70's et plongé dans le smog. Certaines chansons sont même d'époque, par exemple; l'ouverture se fait sur Papa was a Rolling Stone. Mais surtout, Black décrit un Los Angeles décadent et débauché notamment la nuit.
Alors, The Nice Guys est peut-être moins inventif que Kiss Kiss Bang Bang sur certains points, mais il a pour lui d'être également moins confus dans son intrigue. De plus, cette comédie policière reste sans doute la meilleure surprise dans son genre de l'année pour le moment. Alors oui, il y a des reproches malgré tout : par exemple la méchante de l'histoire est trop peu présente, mais ce n'est pas grand chose. The Nice Guys est à l'image de l'époque qu'il représente : un film cool. Et ça c'est déjà très bien.