Ken Loach a le talent pour nous montrer la réalité. Le britannique ne fait pas seulement que la décrire, mais il arrive à en tirer toutes la beauté et la douleur afin d’émouvoir le public. Pour ce nouveau drame social, Loach se penche sur l’arrivé de migrant dans une petite ville de campagne. Contrairement à “Pour l’honneur” qui reste gentillet, là nous allons voir la dureté de cet accueil y compris la haine que cela provoque dans la population.
Ce qui est le plus bouleversant est la symbolique de cette situation. Alors que les migrants viennent juste d’arriver, ils sont accusés de détruire l’esprit du village. En réalité, nous sommes dans une ville en déperdition depuis des années et la fermeture de la mine de charbon. Finalement, les migrants ne sont qu’un bouc émissaire facile aux problèmes rencontrés par les habitants. Ils se transforment en catalyseur de toutes cette haine. Pour les locaux, il est plus facile de s’en prendre à ces personnes en situation de fragilité après avoir fui la guerre, plutôt que se battre contre l’élite détruisant ce système rural.
Au milieu de cette situation dramatique, nous pouvons quand même voir la lumière au bout du tunnel. Ken Loach veut véhiculer un message d’espoir. Les barrières ne sont que dans nos têtes, et l’humanité peut réunir les gens quelques soit les citoyens. Ces populations sont toutes victimes d’un système voulant les broyer, d’un côté des ruraux marginalisé, et de l’autre des migrants fuyant la guerre. On veut alors croire en son prochain pour trouver les solutions à un autre monde. Certes, ce message est idéaliste, mais parfois, il est nécessaire pour ne pas baisser les bras.
Pour être le moteur de cet élan, les deux protagonistes TJ et Yara sont capitaux. Au départ, tous les séparent, mais leur volonté d’avoir confiance en l’autre fait la différence. Dave Turner et Ebla Mari offre ensemble des moments d’une grande humanité. En apprenant à connaitre l’histoire de chacun, on est d’autant plus touché par leur situation.