C'est l'histoire d'un suspect dangereux et potentiellement agé. Une vieille tueuse à gages cherche à mettre fin à sa carrière sans finir six pieds sous terre. On rencontre l'héroïne lorsqu'elle commence à douter d'elle-même. Elle éprouve d'abord de la compassion pour un vieux chien abandonné. Puis elle rencontre un jeune homme, qui la perturbe profondément. Percevant le vide dans le regard d'un inconnu, et tiraillée entre la chair et les os, elle éprouve une compréhension inattendue. Une preuve de son déclin ? Il est peut-être temps de raccrocher le couteau. Cependant, c'est le pire moment pour que la vieille dame s'attendrisse. Car on ne traverse pas une longue carrière de succès professionnels sans se créer des ennemis. Une nemesis depuis longtemps oubliée surgit soudain du passé pour conclure sa vieillesse d'un naufrage. The Old Woman with the Knife est un film qui revisite le conflit des générations sur le thème des assassins par vocations. Il emprunte son titre original "Pagwa" au roman de l'écrivaine qu'il adapte. Un titre à double sens qui peut autant se traduire "Fruit abîmé" que "Fleur de l'âge". Sa traduction en anglais ouvre la possibité d'untriple sens : dans la langue de la perfide albion, les fruits abîmés sont synonymes de pots cassés, dont il s'agit de trouver qui les paiera. le réalisateur Min Kyu-dong (Memento Mori, All About my wife, Her Story) a tenu à rendre hommage à son interprète principale, Lee Hye-young, sans qui le film n'aurait pas pu devenir réalité. « Elle possède une aura de mystère qui la rend naturellement intrigante, pour un rôle rarement vu dans le cinéma coréen. Sa présence rappelle le cinéma classique tout en incarnant parfaitement l'esprit du film », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. le jeune acteur Kim Sung-cheol a également payé de sa personne sur le tournage, où le réalisateur lui a fait rejouer 17 fois un même plan-séquence avant de valider sa prise. On suppose que c'est de cet entrainement ninja que les protagonistes tirent leur inépuisable stamina. Les personnages principaux sont effectivement de vrais sacs à PV, sans cesse agonisants mais jamais terrassés. Le métrage risque parfois le rire involontaire en perdant son public dans un maelstrom de flash-backs et de persos pulvérisés de coups mais qui refusent de mourir. Il se rattrape in extremis avec des raccords audacieux et des match-cuts en 16 bits. Le film sacrifie les lois de la physique aux exigences de la figure de style. Il oscille pulpeusement entre gunfight bollywoodien et docu animalier : dans la jungle moderne, un jeune prédateur trop confiant poursuit avec insistance sa vieille proie aux abois. Il devrait pourtant savoir que dans le règne animal, la femelle est souvent plus dangereuse que le mâle.