Ludwig Kirch, journaliste allemand hostile au régime nazi est recherché par la Gestapo en France. Il tente de rejoindre, avec son fils Rolf et son chien Adi, sa femme étant déjà arrivée à New-York il y a 3 ans. Ils comptent rejoindre les Etats-Unis via l’Espagne et le Portugal. On devine que le film est tiré d’un livre pour la jeunesse, « Le chemin » (2017) de Rüdiger BERTRAM qui a également collaboré au scénario ; on y retrouve tous les poncifs du genre Road movie (film de route pour les francophones) ou plutôt Path movie, façon « Belle et Sébastien » : séparation forcée du fils et du père, imagination de Rolf qui pense à son père, notamment en se brossant les dents (sic), hostilité puis amitié entre Rolf et Núria, fille dont les parents antifranquistes sont supposés morts et chargée d’accompagner Rolf, et après une série d’embuches, fin heureuse. Pour expliquer le caractère naïf de Rolf, les scénaristes lui font lire « Le 35 mai » (1931), livre pour la jeunesse d’Erich Kästner (1899-1974) où un oncle et son neveu conversent avec un cheval à patins à roulettes et gagnent les mers du sud par le fond d’une armoire... Malgré une réalisation académique (belle photographie, beaux paysages des Pyrénées et de montagnes enneigées), il n’y aucune surprise dans le déroulement du film et le contexte historique n’est qu’un prétexte à pimenter le déroulement de l’histoire pas toujours réaliste : les scénaristes doivent mal connaitre la géographie de la France et le financement catalan du film a dû obliger les protagonistes à se rendre de Marseille à Porbou (jouxtant la frontière française) puis de Porbou à Foix qui n’est pas vraiment en montagne (altitude moyenne de 400 m). Pourquoi pas Perpignan, en Catalogne française ? Sans oublier la facilité avec laquelle les Français et les Espagnols parlent allemand, y compris la jeune Núria !