Des choses gentilles à dire sur ce film :


Reprise du Pizzagate, fake news qui avait fait du sous-sol d’une pizzeria la plaque tournante d’un réseau de pédophilie animé par l’ancien directeur de campagne d’Hillary Clinton et qui avait débouché sur un sacré paquet de courriers de menaces puis l’irruption dans le resto d’un homme armé déterminé à mener son enquête, The Pizzagate Massacre met en scène une apprentie journaliste afro-américaine (Alexandria Payne) et un électron libre mi-facho (pas tant raciste qu’à la fois têtu et influençable), mi-enfant de 14 ans (Tinus Seaux) essayant, main dans la main, de faire la lumière sur l’affaire. Autant dire que leur parcours est assez rocambolesque. Et c’est par ce biais-là, par des petites touches humoristiques surprenantes disséminés au fil du métrage, que John Valley retranscrit l’absurdité d’une époque.

Techniquement, The Pizzagate Massacre est plutôt bien foutu... Ce qui pêche un peu, c’est le scénario. John Valley, qui porte les casquettes de scénariste et de réalisateur, donne parfois l’impression de se perdre en chemin, de ne pas pousser ses idées à fond, de revenir sur ses pas... L’équilibre du film est curieux. D’une part, ça contribue à quelques problèmes de rythme... et d’autre part, cet aspect va justement rapprocher les spectateurs des personnages principaux en quête de réponses (entre autres).

La vraie force du film tient d’ailleurs à eux (même si les personnages secondaires valent aussi leur pesant de grosses berlines) à leurs errances, à leurs certitudes, à leurs contradictions et surtout à la façon dont ils se retrouvent complètement dépassés. Tout ça les rend terriblement humains et touchants. Si Karen semble avoir un peu plus de recul que Duncan, elle semble aussi plus calculatrice, axant sans lui dire son reportage sur lui ; Duncan, lui, plus frontal dans ses prises de positions se montre surtout particulièrement crétin. Il ne semble ne jamais tirer de leçons de de ses croutages réguliers, et ses regrets incessants (dont des tatouages de jeunesse) ne l’empêchent jamais de se montrer impulsif et borné.

Bref, le genre de gars à laisser, à l’insu de son plein gré, un petit paquet de cadavres sur son passage...

Malgré ses défauts, The Pizzagate Massacre est au final une épopée douce amère assez inattendue.



Jouez au bingo des clichés avec ce film (20 ingrédients)

https://www.incredulosvultus.top/the-pizzagate-massacre

Personnage > Agissement

Se regarde dans un miroir | Introspection, reprise en main (films à corriger) - Stylé | Démarre une voiture en trafiquant les fils sous le volant - Vie de merde | Vomit

Personnage > Héros ou héroïne

Son fils, sa fille, sa femme, un·e proche est en danger, entre les mains des méchant·es

Réalisation

Compte à rebours (plateau de télévision) - Fin | Épilogue au format texte - Habillage | Incrustation de texte sur l’écran : lieu, date, heure, etc. - Média | Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite - Plan | Inserts d’images de caméscope/smartphone/d’écrans de télé/vidéosurveillance - Vue subjective | Jumelles... avec deux ronds bien dessinés

Réalisation > Accessoire et compagnie

Mort hors-champ | Gerbe de sang qui éclabousse un mur, une vitre...

Scénario > Blague, gag et quiproquo

Bite, chatte, cul (gag) - Gag avec un animal - Pipi, caca, prout - Ronflements

Scénario > Dialogue

Acquiesce | « Amen » - Foule en colère

Scénario > Ficelle scénaristique

La chatte à Maurice (ou anti-chatte à Mireille)

Thème > N’importe quoi

Agissement | La personne qui conduit ne peut s’empêcher de tourner la tête ou les yeux vers son interlocuteur / interlocutrice

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Objectification sexuelle | Tenues légères

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  • Barème de notation :
  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
7

Créée

le 15 mars 2023

Critique lue 106 fois

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