Rama, policier d’élite, rejoint son unité pour prendre d’assaut l’immeuble de Tama Riyadi, un baron de la drogue, toujours épaulé de ses deux hommes de main, Mad Dog & Andi. L’endroit est une zone de non-droit, même pour les flics, et l’immeuble a été transformé en une forteresse imprenable défendue par les divers malfrats, psychopathes, camés et dealers auxquels Riyadi donne l’asile (moyennant finances, bien entendu). Alors que les flics s’enfoncent dans le ventre de la Bête, un piège mortel est sur le point de se refermer sur eux… En ressortiront-ils vivants ?


Il y a des films que personne n’attend mais qui débarquent comme un chien dans un jeu de quille pour mettre une claque magistrale à tout le monde et s’imposer comme des références de leur genre. The Raid en fait partie. Qui s’attendait à ça de la part de Gareth Evans, réalisateur inconnu (hormis à Sitges où son premier film d’action Merentau avait déjà été remarqué), avec des acteurs indonésiens qui dans nos contrées le sont tout autant ? Pas moi en tout cas.

The Raid met en valeur le penchak silat, art martial traditionnel indonésien. Si la première partie fait la part belle aux armes à feu, on entre dans le cœur du sujet dès la première demi-heure de film, avec des chorégraphies stylisées et frénétiques de cet art martial. Combats rapprochés faits de coups nets et précis dans la sueur, le sang et la douleur : le style rappelle Ong Bak, par moments.


Evans évite brillamment tous les écueils sur lesquels le genre a buté ces dernières années. Ici, pas d’effets spéciaux à outrance ni d’acteurs souffreteux dont les prouesses martiales commencent à accuser les années (mais qui continuent encore de se vendre comme des grands guerriers en cachetonnant dans des productions miséreuses). On ne se perd pas non plus dans les méandres d’un scénario abracadabrantesque. Le film est doté d’un budget conséquent, mais sait quoi en faire. On garde seulement les bases, et on les développe dans le huis clos sombre et violent d’un immeuble de gangsters, avec des acteurs convaincants doués dans leur art. Alternant scènes d’action nerveuses menées tambour battant et moments plus calmes faisant monter la tension, The Raid est globalement très maîtrisé, et sans temps morts.


Le résultat ? Une démonstration presque scolaire du meilleur que le film de tatane puisse produire. En effet, si le film trouve son style et apporte du sang neuf à un genre qui en avait bien besoin, il ne faut pas non plus s’attendre à un bouleversement total des codes. Malgré cela, The Raid a peu de défauts, à part un doublage anglais nul à chier, qui réussit presque à gâcher un film pourtant bien joué : je regrette de ne pas l’avoir vu en VOST… Il faudrait d’ailleurs le montrer à ceux qui aiment cracher sur le doublage français, lequel est infiniment meilleur que la tripotée de tâcherons ayant assuré les voix anglaises. Mais bref…


Quoiqu’il en soit, The Raid est presque un coup d’essai, et déjà un coup de maître de la part d’un réalisateur à suivre pour tous les amateurs de cinéma d’action.

C4r4mel
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le 29 janv. 2024

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