" 'The Raid 2' est le meilleur film d'action depuis 'The Raid' ".
Le postulat est clair et s'impose rapidement.
Le premier opus était démentiel en terme d'action, hélas gâché par un scénario bancal et une certaine tendance à la répétition. Deux ans plus tard, le réalisateur gallois Gareth Evans remet le couvert, réutilisant le même acteur, Iko Uwais, pour en imposer davantage. Cette fois, l'intrigue ne se centre plus sur le personnage principal et ses tatanes, mais bien sur le crime organisé dans Jakarta. Rama doit infiltrer un des gangs qui font la loi dans la capitale indonésienne. Pour cela, un séjour en prison s'impose afin de gagner la confiance du fils d'un des caïds visés. En clair, on ne va pas se mentir : malgré un scénario qui tient la route, on sent venir la baston à des kilomètres.
On sent dans la réalisation d'Evans les inspirations d' 'Only God Forgives' : environnement urbain d'Asie de l'est sublimé dans une sorte de contemplation aseptisée, personnages assez 'classes' et surtout une espèce de symbolisme/esthétisme faisant parfois penser à la mise en scène propre aux mangas. Mais là où Nicolas Winding Refn s'arrête à ce côté "film d'auteur" pour le moins déroutant, Evans sort l'artillerie lourde. Le premier avait choisi de conserver la violence symbolique propre à son scénario, le second y rajoute la violence physique, brute et ahurissante de 'The Raid'.

Malgré tout, et c'est bien là où le film surprend, on ne se lasse pas des incessantes scènes de carnage. Le premier épisode en était tellement dépendant qu'elles monopolisaient l'attention et, finalement, la dispersaient. Le tir est donc rectifié : Evans utilise son intrigue pour placer ses pugilats (toilettes de la prison, cour boueuse, ruelles obscures...). Le vidéoludisme inhérent à la tour des dealers de 'The Raid' laisse ici la place à une intrigue maîtrisée, même si l'on sent évidemment bien qu'elle n'est là que pour faire luire davantage les scènes de castagne.
Sur celles-ci, je ne dirai pas grand chose de plus. Elles sont proprement saisissantes et parfaitement chorégraphiées. On retrouve d'ailleurs un clin d’œil au précédent film au moment où un combat s'éternise au-delà du supportable, avec un adversaire impossible à faire céder. Comme je l'ai dit plus haut, cette esthétique symbolique profite énormément au film et rend les scènes d'action bien plus prenantes. La scène dans le métro où la Hammer Girl fait étalage de toute sa science en est bien représentative : rythme fou, exaltation sauvage, symétrisme poussé et violence déchaînée.

En clair, 'The Raid 2' corrige les défauts de son ex-illustre prédécesseur et offre un récital de film d'action. Un film défouloir, aucunement prise de tête, mais loin des errements esthétiques et scénaristiques d'auparavant.


Par contre, on peut aussi dire aux figurants des bastons et autres stunts qu'ils ont aussi le droit d'aller à plusieurs sur leur adversaire, ça va commencer à se voir, et pas étonnant qu'ils se fassent marcher dessus.

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le 12 juil. 2014

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Pariston

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