"The best you’ll ever get from a man is passion, and not even that will last."

On n'attend pas forcément le trublion Ken Russell dans la case très classique du cinéma britannique, pour ne pas dire académique sur le plan thématique, consacrée au drame romantique d'époque victorienne et focalisée en l'occurrence ici sur une histoire de passage à l'âge adulte en la personne de Sammi Davis. Une jeune femme de l'Angleterre de la fin du 19ème siècle qui défiera à sa manière les tabous de la fin de cette ère typiquement british, abordée dans "The Rainbow" à l'aune de la fenêtre temporelle de la guerre des Boers à l'autre bout de l'empire.


Ce n'est toutefois pas le terrain du drame tout à fait classique bien entendu : l'héroïne découvre l'amour à travers le prisme homosexuel, grâce à une enseignante en éducation sportive bisexuelle (qui lui enseignera que "the best you’ll ever get from a man is passion, and not even that will last"), et cette première aventure tournera à la désillusion assez vite. Elle rejettera dans un second temps l'amour trop conventionnel que lui promet un jeune officier de l'armée, promesse qui résonne à ses yeux comme un avenir de femme au foyer qu'elle abhorre de tout son être.


Il n'y a pas la virulence, la folie ni même les excès du Ken Russell que l'on peut connaître via "The Devils" par exemple, on peut trouver le format classique un peu soporifique, mais à l'échelle de son cadre le thème de la jeune femme qui n'accepte pas la condition que lui impose la société d'alors n'est pas dénué d'intérêt. Il manque juste de la vigueur et une démarche un peu moins bassement illustrative par endroits (comme notamment à l'école) pour que le film décolle vraiment.


L'image / métaphore de l'arc-en-ciel éponyme est par contre un peu moche.

Créée

le 29 nov. 2020

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Morrinson

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