Roh là là, mais que c’était mauvais… J’en ai vu des films de requins bien pourris, des dizaines et des dizaines même, vu que je me matais le moindre truc moisi avec des requins en CGI qui sortait chez le fameux duo The Asylum / SyFy. Mais alors là, je ne pensais pas que c’était possible de tomber si bas. Alors je savais dans quoi je m’embarquais. Les critiques étaient toutes plus catastrophiques les unes que les autres, et le film écopait d’une belle moyenne sur IMDB, à savoir un superbe 2.8/10 sur presque 3000 critiques. Du coup j’étais curieux. Oui, la curiosité est un vilain défaut, mais la curiosité est surtout un défaut qui vous fait perdre du temps. Et je l’ai vu en entier cette grosse bousasse en plus, de la première à la dernière seconde, parce qu’en plus d’être un curieux du cinéma, je suis un maso du cinéma. Ah bah non, faut pas le voir. Parce que The Requin (oui oui, c’est son titre) est un étron intersidéral. Un film râté sur tout ce qu’il entreprend.


A la barre de ce naufrage total (sans jeu de mot), le réalisateur vietnamien Le-Van Kiet, une dizaine de films à son actif dont le sympathique Furie que les abonnés de Netflix ont peut-être pu découvrir. Qu’est-il venu faire dans cette galère !?! C’est un grand mystère. L’histoire se déroulant au Vietnam, on est en droit de se demander si les producteurs de chez Lionsgate n’ont pas juste cherché à prendre un réalisateur local pour que la logistique soit plus simple et, bim, il s’est retrouvé réalisateur de cette bobine à 8M$US. Mais non, même pas, il s’avère que ça a été tourné dans les studios Universal à Orlando. Mais on y reviendra. Et donc oui, 8 fucking millions comme on dit au pays de l’Oncle Sam, et, très rapidement, on se demande où a bien pu passer ce budget. Mais on va y revenir. L’histoire est très simple. On suit un couple en vacances au Vietnam. On sent très vite qu’ils ont besoin de recoller les morceaux car un évènement tragique les a un peu éloignés. Oui, cliché, mais bref. Ils louent une sorte de pagode sur pilotis afin d’être au plus près des somptueuses plages qu’offre le Vietnam. Et là, patatras, c’est la grosse tempête, leur maison est arrachée de ses pilotis, et v’là ti pas qu’elle part à la dérive avec notre couple à son bord. La survie s’annonce difficile, le mari se blesse à la jambe, le soleil tape sec, l’eau douce commence à manquer, et d’incidents en incidents, nos deux tourtereaux se retrouvent à flotter en plein océan sur une planche en bois. Et pour couronner le tout, des requins viennent leur rôder autour. Ah bah c’est ballot ça ! La première chose qui nous frappe, c’est le jeu absolument catastrophique d’Alicia Silverstone (Batman et Robin, Excess Baggage) qui chouine, gueule et grimace tout le long du film. Elle est tellement énervante qu’on a juste envie qu’elle se fasse bouffer rapidement par un squale. Heureusement, elle ne dénote pas trop à côté de James Tupper (who the fuck is he ?) et son jeu qui semble sortir d’une sitcom bas de gamme. Où est la direction d’acteur ? Clairement aux fraises. Mais ça, ce n’est rien comparé à tout ce qu’il y a autour.


Ce qu’on constate très vite également, dès les premiers plans à vrai dire, c’est la mise en scène absolument dégueulasse du film. Les fonds verts sont omniprésents, mais surtout ils sont très voyants. On sent bien que le film est tourné dans un bassin, avec ces arrières plans qui sont complètement flous pour cacher la misère et pour faire transition avec les fonds verts. Parfois, on a l’impression d’être devant un travail de sagouin sur Photoshop, avec des personnages mal détourés et ça sonne faux. Lorsque les personnages sont dans leur cabane flottante, on évite soigneusement de faire des plans trop larges afin de ne pas trop montrer l’arrière-plan. Le réalisateur tente des effets visuels, mais ils sont à côté de la plaque. J’en veux pour preuve ce flou/brillant artistique sur la plage qui nous fait pleurer des larmes de sang. Et puis c’est mou. La tension est proche du néant tellement c’est farci de réactions incohérentes et d’incohérences tout court. On s’emmerde quelque chose de bien tout d’abord parce que le requin n’intervient qu’à la 50ème minute et pour un film qui s’appelle The Requin, ça ne le fait pas. Surtout que c’est qu’un aileron qu’on aperçoit, et que en fait, c’était celui d’un dauphin. Ah là là, qu’ils sont coquins. Ce n’est réellement qu’à 1h de film qu’on aperçoit la bête. Oui, « apercevoir » est le bon terme car si on enlève des stockshots qui semblent provenir de National Geographic, on le devine plus qu’on ne le voit. Et il aurait mieux fallu que ça reste ainsi quand on voit le résultat qui se dévoile sous nos yeux et qu’on se dit que The Asylum font aussi « bien » (ou pire, c’est selon) avec même pas 1 million. Il change de taille, de couleur, de texture et même de forme en fonction des rares plans où on le voit et seul l’assaut final, avec la mort de requin la plus couillonne qui soit, arrive à nous faire pouffer de rire. Réellement, on se demande comment c’est possible de se rater autant sur tous les points. Et, sans déconner, il est passé où le budget ? C’est sans doute le plus grand mystère de ce film.


Que vous aimiez ou non les films de requins, fuyez ce The Requin qui est une purge absolue. L’idée de départ est sympathique, mais tout est tellement mal exécuté que le résultat final est catastrophique.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-the-requin-de-le-van-kiet-2022/

cherycok
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le 4 mai 2022

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