Film Danois réalisé par Kristian Levring, réalisateur connu surtout pour avoir participer au manifeste cinématographique Dogme95 avec Le roi est vivant, The Salvation est un western référentiel et classique qui reste bien sagement dans les clous sans jamais essayé d'être plus qu'il n'aurait pu être, à savoir un hommage à un genre mourant. Les Westerns sont clairement en voie de disparition et ce malgré de brillantes mais trop rares tentatives pour les remettre sur le devant de la scène, les dernières tentatives partiellement réussi on été le puissant Open Range de Costner, Le très bon Appaloosa de Ed Harris et les excellents Django et The Homesman réalisé respectivement par Tarantino et Tommy Lee Jones. Je dis partiellement réussi car en soit les films était des réussites sur le plan qualitatif mais ils restaient des one shots isolé car il n'y a pas vraiment eu d’engouement autour d'eux, exceptions faite du film de Tarantino mais qui devait plus au nom de son réalisateur que pour son genre. Heureusement Tarantino n'abandonne pas l'affaire est compte redoré le blason de ce genre qu'il affectionne tant avec son prochain film The Hateful Eight.
Mais ici intéressons nous au film de Levring que je ne qualifierais pas de réussite car il est qualitativement bancal faute à une écriture simpliste et sans surprises qui handicap sérieusement le film. Le scénario est d'un classicisme gênant car l'histoire a déjà été vu des centaines de fois mais elle n'apporte pas sa touche personnelle, celle qui aurait pu faire sortir le tout du lot et suscité un vrai intérêt. Ici on suit l'intrigue qui se développe paresseusement et chaque idées qui aurait pu apporter un peu d'enjeux au film ne sont que survolé comme ses 15 premières minutes relativement prenante qui promettait un récit abrupte et violent qui finalement seront oublier au profit d'une classique histoire de vengeance. Tout comme les personnages qui sont relativement léger, même si le film ne cède pas au manichéisme, il reste relativement simple dans la psychologie de ses personnages qui resteront dans le strict minimum et tomberont quasiment toujours dans le stéréotype ( le frère du héros évite ce constat et aurait mérité plus de place dans le film selon moi ). Seul le personnage d'Eva Green se montre vraiment intéressant mais il n'est pas assez exploité tout comme ça relation avec le héros, ce qui fait qu'on à un sérieux sentiment de gâchis de ce côté là. Donc l'intrigue est trop prévisible pour passionner, trop courte pour développer ses enjeux, trop rapide pour impliquer le spectateur, le film manque donc cruellement de souffle et se contente de n'être qu'un hommage au genre en citant les plus grand tel que Ford, Leone, Hawks, etc.
C'est d'ailleurs quelque chose qu'on retrouve dans la mise en scène mais qui se montre fluide et suffisamment maîtrisé pour que ce ne soit pas un reproche de se côté là par contre on peut reprocher ici le manque de souffle dans les fusillades qui sont d'une platitude effarante, pas le moindre moment qui sort du lot pas même la scène finale qui est parfois illisible et molle. C'est dommage d'autant plus que le film est esthétiquement impressionnant avec cette sublime photographie qui donne un cachet particulier à ce western. C'est même parfois trop propre pour correspondre au western mais ça fait néanmoins son petit effet, par contre on peut déplorer une musique qui ne marque pas les esprits à défaut d'être sympathique.
La vrai force du film viendra de son casting mené par un toujours impressionnant Mads Mikkelsen, il excelle dans se rôle taciturne qui s'inscrit parfaitement dans la lignée d'Eastwood ou de Bronson. Eva Green est surprenante même si elle nous la rejoue femme fatale, son rôle est plus nuancé que d'habitude et elle expose un jeu de regard pénétrant et assez bluffant tandis que Jeffrey Dean Morgan est très bon tous comme le reste du cast avec aussi une mention spéciale à un Jonathan Pryce en grande forme. Seul bémol, Eric Cantona semble un peu à coté de la plaque et on se demande ce qu'il fait ici.
En conclusion The Salvation est un western mineur mais sympathique grâce à un casting très impliqué et une mise en scène esthétiquement superbe mais il est beaucoup trop référencé pour vraiment être un film à part entière, il ne cherche jamais à tracer sa propre voie et se contente de marcher dans le sillage de ceux qui sont passer avant et qui était bien plus talentueux et inspiré. Néanmoins ce serait mentir de dire que l'on ne passe pas un bon moment devant ce film qui est divertissant et plaisant mais ça n'ira jamais plus loin que cela.

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le 28 août 2014

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Flaw 70

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