A l'heure d'aujourd'hui qui n'est toujours pas inscrit sur Facebook ? Peu de monde assurément, l'ampleur mondial prise par ce site communautaire a défiée tous les pronostiques : 500 millions de membres, 1 milliards de chiffre d'affaire, 2e site le plus visité après google, et tout ça est l'œuvre d'un seul homme...ou presque.

C'est cette nuance est le caractère contrasté de cette ascension qui pousse le réalisateur de Fight Club et Seven à mettre en œuvre l'histoire du plus jeune milliardaire de tous les temps. C'est d'ailleurs un des thèmes fétiches du réalisateur : l'émergence d'une idée et les conséquences de son exploitation, la lecture du scénario a dû être une révélation et du pain béni pour Fincher. Car ce n'est pas juste de l'histoire de Facebook dont il est question, la variété des thèmes évoqués par ce destin s'étend vers une vision plus globale, plus acerbe du monde professionnel, de ses débuts ( l'école : Harvard ) jusqu'à son émancipation ( l'entreprise : Facebook ) et de sa cruauté, ce qui poussera Mark Zukerberg et Eduardo Saverin ancien meilleurs amis à s'affronter devant les tribunaux, où comment la protection et la sauvegarde d'une idée emmène vers une certaine as-socialisation.

Car il s'agit surtout de personnages dans The Social Network, et ceux ci font son succès, leurs performances sont remarquables et malgré leurs jeunes âges ils font preuve d'un professionnalisme et d'une maturité bienvenue pour ce genre de production, et jackpot ! le film gagne ainsi en profondeur scénique et psychologique.
Jesse Eisenberg dont on avait déjà pu constater le talent dans Zombieland passe un stade dans l'interprétation et campe Zuckerberg dans toute son ambiguïté autant que dans son je m'en foutisme béant, ses complices de tournage parviennent à tenir la tension dramatique de l'histoire grâce aux nombreux dialogues à l'écriture virtuose et à la rapidité assumée. Justin Timberlake et Andrew Garfield principalement participent à rendre terriblement actuelle cette fresque aux juvéniles mais néanmoins matures acteurs.

C'est l'enjeu d'une des plus grandes idées du XXIe siècle qui va provoquer l'éclatement de ses créateurs, l'ampleur prise par le site inventé par Zuckerberg dépassera très vite chaque personnage dont la gravité des décisions annexera rapidement ses enjeux économiques et professionnels.Pour passionner le sujet et l'intrigue Fincher filme cette histoire psychologique comme un grand thriller politique contemporain : manipulations, faux semblants, duperies, la création de Facebook est mise en parallèle avec ses futures démêlés juridiques via plusieurs straps de temps qui peuvent avoir tendance à encombrer le tout et complexifier la situation temporelle.

The Social Network est donc un immense tableau résolument dans l'air du temps, porté par une histoire passionnante au casting jeune et paradoxalement pleine de maturité il marque les esprits, sans pour autant être un chef d'œuvre il s'inscrit dans son époque et raconte avec sérieux et gravité le comble de cet étudiant qui créa le plus grand site communautaire d'amis et qui n'en avait aucun.
Nicolas_Chausso
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le 5 juin 2013

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