Voici le type de productions dont on ne sait jamais où elle va nous emmener et c’est tout à fait agréable de se faire promener de la sorte au fil d’un scénario tortueux et complexe qui réserve pas mal de surprises. Des rebondissements narratifs et des twists d’un côté et des changements de genres et de direction de l’autre. D’abord avec « The Soul », nos certitudes sont régulièrement remises en question par le biais de plusieurs retournements de situation bien amenés, notamment celui qui arrive aux deux tiers. En revanche, le final semble un peu plus complexe à appréhender et pas sûr que tous les tenants et aboutissants du scénario soient bien clairs pour tout le monde. Petite frustration donc en fin de visionnage. Ensuite, le film débute comme un simple thriller avec homicide pour ensuite se développer dans le fantastique, la science-fiction médicale et surtout le drame enrobé dans l’amour. Des détours inattendus et prenant différentes formes de manière surprenante et appréciable.
On aime donc ces virages permanents qui rebatte les cartes mais aussi le fait de se croire dans un genre pour qu’ensuite on passe à un autre de manière fluide et maîtrisée. « The Soul » confronte la science aux croyances ainsi que la probité à l’amour, densifiant ainsi son propos pour le sortir du tout-venant de la production Netflix. On est loin, très loin, du thriller classique et revu cherchant simplement un coupable et un mobile à un meurtre. Le script est une véritable toile d’araignée et les nombreux flashbacks explicatifs sont nécessaires pour s’y retrouver bien qu’ils alourdissent parfois le récit par leur nombre conséquent. Le plus gros hic du long-métrage est sa mise en scène. Peu inventive, elle nous heurte surtout par ce choix de photographie sombre, terne et délavé, presque moche. A l’inverse, le fait de situer le film en 2030 permet au réalisateur de nous créer un univers crédible mêlant notre monde actuel à une multitude de petites avancées technologiques discrètes mais pertinentes.
On ne s’ennuie donc pas avec ce film et on pourrait même dire que plus il avance, plus il s’avère passionnant, les nœuds de l’intrigue se complexifiant (un peu trop peut-être) et les thématiques du film s’enrichissant fortement. Partant d’un postulat à suspense parfaitement négocié, « The Soul » se transforme en véritable réflexion sur l’amour et la transmission qui touche la demi-douzaine de personnages principaux de manière plus ou moins différente. Et même si le final est un peu nébuleux et qu’il laisse quelques zones d’ombre, c’est beau. Un film en forme de poupées russes donc, qui se dévoile petit à petit mais surtout un scénario imparable et qui aiguise notre curiosité en devenant de plus en plus captivant et en s’extirpant rapidement de la banalité. Une bonne surprise!
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