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Cette oeuvre présente pas mal de défauts, mais aussi bien sûr des qualités.

Je pense que le film est trop long, 1h45 aurait suffi. On comprend l’idée que la perso principale se sent plus à l’aise dans un corps jeune (Sue) que dans un corps d’un certain âge (Elisabeth) au bout d’une mutation, pas besoin de nous en montrer 50. La seule qui est vraiment intéressante est la dernière, parce que c’est une belle trouvaille visuelle et que ça donne lieu à une scène de fin marrante, lorsque le « monstre » arrose le public du show du Nouvel An avec son sang. La manière dont est montrée l’évolution des corps est pas mal, mais il suffit de regarder Beetlejuice Beetlejuice (2024) pour constater par exemple que Tim Burton est bien meilleur dans la représentation des corps, tout comme Yorgos Lanthimos dans Pauvres créatures (2023). J’aime bien l’idée du vomi fluorescent pour montrer l’artificialité du nouveau corps par contre.

Le sous-texte sur le diktat du corps féminin parfait est pas mal, mais là encore il y a des réalisatrices comme Michèle Dominici à travers son documentaire Devenir Marilyn (2022) qui en parlent de bien meilleure manière.

Globalement, l’univers visuel est plutôt bien pensé. Les scènes où Elisabeth saccage son appartement et se met à cuisiner frénétiquement des plats français comptent parmi les meilleures du film.

J’aime beaucoup la performance de Dennis Quaid qui joue Harvey, le producteur insupportable. La domination masculine est d’ailleurs plutôt bien montrée dans le film, notamment dans la monopolisation de la parole. La scène où les actionnaires sont contents d’avoir découvert Sue et repartent en dansant est sympa.

La VF est bien, c’est pas toujours le cas.

Coralie Fargeat, la scénariste et réalisatrice (qui est également créditée parmi les monteurs), a eu la bonne idée de ne pas tomber dans un ressort scénaristique facile concernant les relations amoureuses/sexuelles. Je pensais que Sue aurait plusieurs relations sexuelles avec des mecs très beaux et/ou qu’on aurait une résolution cucu où Elisabeth est sauvée par l’amour de Fred (Edward Hamilton-Clark) et accepte son corps comme il est. Il n’en est rien, même à l’aube de sa mort, à cause de la règle de l’équilibre non respectée (7 jours dans chaque corps), Elisabeth espère encore pouvoir se transformer en Sue. C’est une belle métaphore de tous ces Américains qui sont prêts à mettre en danger leur santé pour devenir célèbres, comme par exemple lors des concours de bouffe.

Créée

le 16 nov. 2024

Modifiée

le 17 nov. 2024

Critique lue 20 fois

Vincent E

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