Voilà une bonne surprise, un film que je n’aurais sans doute pas regardé sans les bonnes critiques lues ici ou là, et notamment celle de Taurusel que je remercie. Un très beau film. Un huis-clos dans une base en Antarctique, un coin bien isolé. Avec le beau Kurt Russel. Et un phénomène mystérieux qu’il va falloir comprendre puis combattre. La tension qui monte dans un environnement d’autant plus hostile que la tempête se rapproche, et que les communications sont coupées…

The Thing, c’est une ambiance, un univers spécial, froid, uniquement masculin, où l’on ne peut éviter la promiscuité, comme dans un vaisseau spatial. Avec une créature mystérieuse et dangereuse. Ce qui fait qu’on ne peut pas ne pas penser à Alien, premier du nom.

Le genre de situation où le même type de questionnement se pose à chacun : dois-je privilégier mon intérêt personnel ou celui du groupe ? A qui puis-je faire confiance ? Comment avancer dans le combat tout en me protégeant ? Dois-je me résoudre à la mort ? Evidemment, selon les situations et les sensibilités de chacun, les réponses ne sont pas les mêmes, surtout lorsque la peur et la paranoïa s’emparent du groupe, quand on ne peut plus faire confiance aux autres. C’est un peu le jeu du loup garou, la maffia ou Wanted : il faut débusquer l’ennemi, sauf qu’on n’est pas dans un jeu ! Tout le monde suspecte tout le monde, il y a forcément au moins un menteur, et tous les coups sont permis. J’aime bien ces situations où on ne sait qui est qui, où on cherche des indices même si Carpenter ne suit pas exactement cette voie.

Les acteurs sont pas mal, mais ce qui est remarquable, ce sont les effets spéciaux, particulièrement réussis : un grand bravo à ceux qui ont fabriqué les bêtes hideuses, c’est parfait, avec de la beauté, de l’art dans la monstruosité. Excellent. Bravo Rob Bottin (et merci à Samu-L pour l'info).

Bref, sans que je sois bien capable de me l’expliquer, j’ai trouvé ce film fascinant sans qu’il soit véritablement extraordinaire. C’est cela le talent d’un cinéaste, arriver à nous faire entrer dans un film et l’apprécier sans qu’on comprenne bien pourquoi. C’est peut-être lié à l’excellente musique d’Ennio Morricone, variée, souvent discrète mais pesante comme il faut quand c’est nécessaire, notamment au tout début pour plomber l’ambiance alors qu’on ne sait pas encore ce qui se trame. Peut-être que c’est elle qui m’a fait entrer dans ce film, peut-être bien, dès le début elle nous met au diapason avec la tension qui s’installe.

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le 15 déc. 2012

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socrate

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