Le meilleur moment de Tomorrow War arrive à 45 minutes du film : on venait de nous vendre une hostilité entre le héros et un vétéran des allers-retours temporels, mais au moment de se battre, Pratt peut d'un geste demander à son coéquipier s'il entend aussi des bruits suspects, et ce dernier lui répondre d'un discret hochement de tête, dans un oubli complet des animosités face à la menace, là où d'autres films nous auraient vendu une attitude autrement moins professionnelle et plus bête. Oui, c'est extrêmement peu, mais c'est tout ce que je trouve à lui sauver, peut-être avec le moment où Pratt retrouve sa fille, convenu mais mignon. Pour le reste, Tomorrow War n'est pas honteux, mais ne méritait assurément pas l'investissement financier et promotionnel massif dont il a joui tant il est d'une banalité scénaristique et technique presque honteuse. J'étais d'ailleurs sincèrement convaincu jusqu'à la moitié du film qu'on aurait droit à un twist, un coup classique du gouvernement cachant quelque chose derrière tous ces événements bien trop mystérieux (des allers-retours très ciblés à 30 ans d'intervalle ? une guerre dans le futur éradiquant l'humanité mais dont on ne veut dévoiler aucune image au public ? le curieux échec du premier saut auquel on assiste ? toute une race extra-terrestre surgissant de nulle part ?), et en fait même pas, on reste jusqu'au bout dans un actioner lambda ne cherchant à proposer rien d'autre qu'un quelconque divertissement hollywoodien, à peine sauvé par quelques acteurs sympathiques (Pratt et Simmons bien sûr) qui n'ont pas droit à assez de bons moments pour les considérer vraiment comme un atout du film - et alors ne parlons pas des rôles secondaires lamentables d'inexistence.
5,5/10