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Elles sont passées où, l’irrévérence et l’outrance du produit punk anti-Hollywood qu’était The Toxic Avenger premier du nom ?


Pourtant, je suis client de ce genre de revival eighties. Du moins, en principe. J’ai adoré Hobo With a Shotgun ou Psycho Goreman, par exemple.


Le premier, pour sa direction artistique ultra saturée et cohérente, ses saillies gores jusqu’au-boutistes et un Rutger Hauer qui apporte de la tenue à l’ensemble.


Le second, pour oser le mélange improbable entre une comédie familiale à la Beethoven et un film tout droit sorti de l’esprit malade d’un Frank Henenlotter. On sent qu’il n’y a aucune limite, et ça fait plaisir.


Les deux ont un souffle, une énergie, une folie qui leur est propre.


Alors… qu’est-ce qui s’est passé ici ?


Parce qu’on a quand même Peter Dinklage, Kevin Bacon et Elijah Wood. Parce que le film semble avoir les moyens de ses ambitions. Parce que Kevin Bacon a déjà prouvé sa compréhension du cinéma de genre dans un rôle similaire avec Super, et qu’Elijah Wood n’en est pas à son coup d’essai dans les productions barrées - comme le très fun Cooties ou le complètement barré Swiss Army Man.


Bref, je partais conquis. Et pourtant, à ma grande surprise, rien ne fonctionne.


À commencer par notre trio d’acteurs, totalement amorphes — mention spéciale à Elijah Wood, qui se cache derrière un maquillage certes très réussi, mais sans jamais y injecter la moindre énergie. À un moment, je me suis dit qu’ils auraient presque dû engager Nicolas Cage pour dynamiter un peu ce plateau de mollusques.


Ce type de rôle ne demande pas une rigueur à toute épreuve, c’est sûr. Mais un peu de grand guignol, pitié ! Ce sont des personnages hauts en couleur, joués platement et filmés platement.


Et là, on touche un autre problème : la direction artistique. C’est quoi, cette image toute propre ? Où sont passés l’héritage de la Troma Entertainment et des premiers Sam Raimi ? Les grands angles dégueulasses, les gros plans répugnants, les zooms forcés ? Où est cette caméra vivante qui faisait tout le sel de ces films ?


Tout ça est d’une tristesse incroyable. Le réal reste constamment dans la retenue, comme s’il avait peur de se salir.


Et quand ça veut choquer, c’est juste gênant. Toxie qui arrache la barbe d’un type avant de lui dire « mange ta barbe ». OK pour la gratuité du geste, mais pourquoi un truc aussi précis ? Pourquoi ne pas avoir introduit ce détail de la barbe plus tôt, histoire qu’on se marre un peu quand il doit la bouffer ? Je comprends que ça veuille être débile, mais qu’ils structurent un peu leur délire !


Et le pire, c’est que le ton est complètement inconsistant. Y a du comique de situation à la ZAZ, du drame, de l’humour de sitcoms, du splatter en CGI…


Bref, on ne sait jamais où on a mis les pieds, ni pourquoi on l’a fait.


Allez, je vais me remettre Hobo With a Shotgun, tiens.

Roberto_Salvador
3

Créée

le 17 oct. 2025

Critique lue 10 fois

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