Une remarquable satire dépeignant de façon hyper réaliste jusqu’où le voyeurisme peut mener.

Truman Burbank mène une vie de rêve, il habite un mignon pavillon dans la magnifique station balnéaire de Seahaven. Il a une compagne et un job qu’il aime, un ami d’enfance sur qui il peut compter, bref il semblerait que Truman soit comblé. Enfin… ça c’était jusqu’au jour où il a la désagréable impression d’être observé, comme si le monde qui l’entoure s’écroulait et que rien n’était vrai…


Basé sur un scénario brillamment écrit par Andrew Niccol (Bienvenue à Gattaca - 1998), intelligemment construit et dépeignant de façon hyper réaliste jusqu’où le voyeurisme peut mener notre société. The Truman Show (1998) est une remarquable satire de la télé-réalité. Le réalisateur australien Peter Weir (Les Voitures qui ont mangé Paris - 1974 & Mosquito Coast - 1986) nous entraîne au cœur d’une incroyable histoire, celle où le héros (Truman Burbank) y est filmé à son insu et ce, depuis sa naissance. Des milliers de caméras disséminées dans des décors grandeur nature représentant une ville imaginaire (et paradisiaque) où les habitants sont tous des figurants ou des acteurs, tous sont donc conscient du rôle crucial qu’ils ont à y jouer, tous sauf un, Truman.


Le voyeurisme y est poussé à son paroxysme, les caméras s’immisçant dans sa vie privée, rien n’est caché au monde entier, qui chaque jour, sont des millions à travers le monde à suivre "The Truman Show", l’émission qui émet continuellement et ce, 24h/24 & 7j/7, depuis plus de trente ans.


Un scénario qui à première vue, pourrait paraître rocambolesque mais en y réfléchissant bien, la réalité pourrait dépasser la fiction tant les émissions de télé-réalité vont loin dans le contrôle de l’image et de la personne. La mise en scène regorge de trouvailles et de subtilités (toutes les astuces qui sont mises en place afin que Truman ne puisse pas quitter la ville fictive


(en lui créant notamment un trauma d’enfance),


les nombreux placements de produits avec les gros plans insistants où les acteurs vantent les mérites des produits, sans parler des innombrables caméras dissimulées dans les décors ou sur les acteurs).


Côté distribution, là aussi le film fait clairement un sans faute en confiant le rôle-titre à Jim Carrey (son premier rôle dramatique pour lequel il remporta un Golden Globe), avec à ses côtés, Laura Linney, Ed Harris, Noah Emmerich & Paul Giamatti. Ajoutez à cela, la sublime B.O composée par Philip Glass et les magnifiques décors extérieurs de la ville de Seaside en Floride.


Toujours dans le thème de la médiatisation de la vie privée, on pourra citer le film (précurseur) de Michel Poulette (Reality Show - 1994), suivi quelques années plus tard de son remake réalisé par Ron Howard (En direct sur Ed TV - 1999).


Peter Weir a réalisé ici une œuvre culte qui, près de 25ans plus tard n’a pas pris une seule ride et reste toujours d’actualité, tout simplement brillant !


(critique rédigée en 2011, réactualisée en 2022)


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger


« Au cas où on se reverrait pas d'ici là, je vous souhaite une bonne soirée et une excellente nuit. »


Mes autres répliques

Créée

le 23 sept. 2011

Critique lue 442 fois

2 j'aime

RENGER

Écrit par

Critique lue 442 fois

2

D'autres avis sur The Truman Show

The Truman Show
Embrouille
9

Le monde est Carrey

Je spoile sûrement, mais de toute façon tout le monde l’a vu, non ? The Truman Show narre l’histoire de Truman, qui mène une gentille vie. Ce qu’il ignore, c’est qu’il est en réalité la star d’une...

le 13 mai 2014

127 j'aime

11

The Truman Show
Ordos
8

Loft Carrey

Film d'anticipation, The Truman Show frappe fort. En effet, avec un Jim Carrey solide et impressionnant, le film commence sur les chapeaux de roues. Puis le film oscille toujours entre rire et larme,...

le 14 janv. 2011

64 j'aime

6

The Truman Show
Libellool
9

L'absurdité de notre époque

The Truman Show de Peter Weir nous propose une critique haute en couleurs et particulièrement réussie de l'univers cruel de la télé-réalité, dont la bêtise est ici hissée à son plus haut niveau, mais...

le 4 janv. 2020

52 j'aime

7

Du même critique

Mad God
RENGER
8

30ans de tournage devant lesquels on hallucine bouche-bée devant le résultat.

Second long métrage pour le magicien des effets-spéciaux, après avoir apposé sa patte et sa légende sur bon nombre de films culte ou qui ont marqués toute une génération (La guerre des étoiles -...

le 21 juin 2022

35 j'aime

Monty Python - Sacré Graal !
RENGER
2

Armez vous de patience, c'est ce que vous avez de mieux à faire.

Premier long-métrage pour l'équipe des Monty Python où ils réalisent avec Monty Python, sacré Graal (1975) une comédie lourde, exaspérante et extrêmement vide. Certains gags sont beaucoup trop...

le 5 mai 2011

27 j'aime

17

Ready Player One
RENGER
2

Grosse désillusion, de la SF chiante à mourir

Une belle grosse désillusion le dernier Spielberg. Moi qui l'attendais avec une certaine impatience. Son grand retour à la SF, à grands renforts de coups marketings, je suis tombé dans le panneau et...

le 20 mars 2018

21 j'aime

24