Que ce coup d’essai est prometteur. Pour sa première réalisation, Keith Thomas signe un film d’horreur qui réussit à se démarquer de la concurrence sur bien des points, tant sur le fond que sur la forme. A commencer par son sujet : si les films d’horreur trouvant leur inspiration dans la religion catholique sont légion (et trop nombreux pour être cités), The Vigil reprend quant à lui la thématique de la religion juive. Avec son personnage principal, qui a quitté cette communauté juive orthodoxe américaine dans laquelle il avait grandi, The Vigil interroge sur la foi de son personnage, sur le doute qui s’installe au fur et à mesure de sa présence dans cette maison particulièrement hostile. Doute envers le rejet de ses croyances, mais aussi en lui-même et sa capacité à surmonter ses peurs les plus profondes.
C’est aussi là toute l’intelligence de The Vigil : si le film n’est pas avare en jumpscares (cette technique qui vise à faire sursauter le spectateur par le moyen d’une arrivée brutale à l’écran), Keith Thomas oscille entre différents styles d’horreur, alliant scènes d’épouvante intense et les silences et non-dits angoissants.
Pétri de bonnes idées de mise en scène et d’une photographie particulièrement réussie, The Vigil se perd malheureusement sur sa dernière partie, notamment dans un final qui tombe un peu à plat, dans un registre bien différent du reste du long-métrage. Pour autant, il serait dommage de passer à côté de ce film, particulièrement séduisant.