En démarrant "The voices", je connaissais mal l'univers de Marjane Satrapi, auteur franco-iranienne de bandes dessinées reconvertie au septième art, et ici sollicitée par Hollywood pour réaliser une comédie horrifique.


Effectivement, le principal atout du film réside dans son style hybride assez original, qui mêle des éléments de comédie potache voire burlesque, un début de romance premier degré, et un arrière-plan de terreur psychologique, avec son héros schizophrène et psychopathe, incarné par Ryan Reynolds (qui tire son épingle du jeu, même si je ne suis pas un grand fan).
Hélas, au-delà de cet univers bigarré, pop et sucré la plupart du temps, et franchement macabre à l'occasion, le film de Marjane Satrapi se révèle sans grand intérêt, et pour ma part j'ai trouvé "The voices" assez ennuyeux et vain.


Ennuyeux car je n'ai jamais été happé par cette histoire finalement prévisible et sans grand relief, dans laquelle les personnages secondaires sont survolés puis "sacrifiés".
L'humour ne m'aura pas séduit non plus car trop redondant, à l'image des deux animaux de compagnie antagonistes, qui amusent un moment puis finissent par se répéter.
J'attendais plus de finesse de la part d'une femme comme Satrapi, issue de cultures multiples, et qui se complait au final souvent dans un humour très potache - même si le cahier des charges d'un tel projet l'a forcément restreinte dans sa créativité.


D'autre part "The voices" m'a semblé plat et stérile, car je ne vois pas vraiment où l'auteur veut en venir, ni où elle souhaite emmener son spectateur. Le générique final déjanté prouve bien que le sous-texte "sérieux" n'est pas le propos central du film, dont l'ambition semble être surtout de divertir, à partir du portrait en clair-obscur d'un déséquilibré... Mouais, avec moi ça n'a pas fonctionné.
D'autant que la dimension gore ne va jamais très loin, et que le dénouement, vite expédié, semble plutôt bâclé et vide de sens.


Reste quelques idées de mise en scène, et surtout le charme des deux héroïnes secondaires, notamment la jolie américaine Anna Kendrick, qui a mon sens vole un peu la vedette à la britannique Gemma Arterton, assez transparente au fil des rôles (au delà de sa plastique irréprochable).
On appréciera aussi la présence de Jacki Weaver en psychiatre dévouée, qui fait office de figure maternelle pour le personnage principal.

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le 28 mai 2016

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Val_Cancun

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